Une finalité économique et politique pour Sarkozy
Un bureau d’ambassade français au Kurdistan irakien? Oui, Sarko va vite en besogne. Il prouve, en tout cas, qu’il n’est pas un caniche de Bush comme l’en accusaient ses adversaires. Il a des ambitions pour lui, en terme d’entrée dans l’histoire sans oublier un deuxième mandat, il a également des ambitions pour son pays, en terme de moteur politique et économique de l’Union Européenne et également pour l’Europe.Des problèmes à venir avec la Turquie? Les relations tendues entre les deux pays n’en sont pas à leur première tension. Rappelons le génocide arménien dont la reconnaissance par la Turquie est une exigence française. Rappelons également l’opposition pratiquement unanime de la classe politique française à l’admission de la Turquie dans l’Union Européenne. Sur ces deux facteurs de tension, la Turquie voit la main de Sarkozy.
La France, depuis la chute de l’URSS, la menace d’une invasion de son territoire et d’une menace nucléaire s’étant fort éloignées voire éteintes, ne voit pas l’utilité d’un bouclier turc face à l’Asie pour protéger l’Europe. D’autre part, la Turquie est plutôt une pièce essentielle dans la géostratégie américaine dans la région et non pas dans celle de la France ou de l’Europe. Alors, des problèmes avec la Turquie? La France n’a pas tellement de dividendes à perdre. Des problèmes avec les Etats-Unis? N’oublions pas que c’est l’administration de Bush qui avait tenu à ce que la constitution irakienne intègre le principe du fédéralisme, c’est-à-dire une autonomie plus large pour les Kurdes irakiens, ceux-là en bénéficiaient déjà, avant l’entrée américaine en Irak. Plus grave encore, la position américaine avait créé une certaine confusion en qualifiant les Kurdes de Turquie de terroristes et ceux d’Irak de résistants alors que les deux entités poursuivent le même objectif.
Alors, les gains à en tirer sont énormes, bien que cela ne soit pas pour demain l’installation d’un bureau d’ambassade dans le Kurdistan. Tôt ou tard, le Kurdistan irakien finira par arracher une large, une très large autonomie et se rappellera de la position française. Sarkozy n’oublie pas que le pic de production pétrolière dans le monde approche inévitablement et le taux de croissance des réserves découvertes est inférieur à celui de la production dans le monde, ce qui signifie qu’inéluctablement les gisements de pétrole touchent à leur fin. Sarkozy préfère, à titre préventif, engager la course, aujourd’hui même. Sans nul doute qu’après les pays du Golfe, il ira dans les pays d’Asie centrale (Kazakhstan, Ouzbékistan, Turkménistan, Azerbaïdjan, Russie caucasienne) laquelle région, additionnée au Proche-Orient, renferme 70% des réserves mondiales de pétrole.
Bachir Medjahed
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Posté Le : 14/01/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com