Stratégies de défense des clans
Au moment où l’on parle dans le monde d’une autre logique pour la défense des pays, car les menaces ont changé de nature, dans les pays arabes, on parle d’une reconduction de la même logique de défense des intérêts des clans. Il fallait, avant, sécuriser les régimes contre les coups d’Etat, mais les choses ont évolué car, sous les regards du monde, les coups d’Etat sont plus softs aujourd’hui et consistent plutôt à trouver des compromis pour le maintien des régimes en place et faire en réalité des coups d’Etat préventifs contre les alternances au pouvoir, c’est-à-dire empêcher l’opposition d’avoir une chance à une destinée nationale.Comme pour ce qui concerne les stratégies militaires, les démarches sont les mêmes. Contenir l’adversaire, réduire son champ d’action, tirs ou mesures d’encombrement, leurres, tout y passe. Même au sein de l’assemblée nationale, la «majorité», en terme de sièges et probablement pas en terme d’audience, s’inscrit dans son utilisation stratégique, à savoir réduire l’opposition à son impuissance législative.
D’abord, éliminer les adversaires potentiellement dangereux. Wafa a disparu avant même sa naissance officielle. Naissance avortée, interruption involontaire de grossesse. Avortement provoqué, sans possibilité de poursuites devant la justice. On a parlé de la justice de nuit pour déposséder un parti d’un clan et remettre celui-ci à un autre. A ces accusations, il n’y avait pas eu de réponse, ce qui était vraiment dommage, au moins pour qu’on sache qui avait raison sur de telles accusations dont toute la presse pratiquement s’était fait l’écho. Les SG du FLN sont pratiquement tous partis suite à des sortes de coups d’Etat et on ne sait pas s’il va y avoir une tradition en la matière. Le Kenya a coulé pour avoir reconduit les mêmes contradictions depuis le président Kenyatta jusqu’à Kibaken, en passant par Daniel Arap Moi, à savoir s’accrocher au pouvoir, distribuer les ressources publiques pour se fidéliser une clientèle qui a une audience fictive, se faire soutenir par des lobbies extérieurs.
Le président français ne rend nullement service au président et au pays en déclarant soutenir son troisième mandat. Ceci outre le fait que cela pourrait être considéré comme une ingérence, laquelle ne sera d’ailleurs sûrement pas dénoncée par le FLN et par les moudjahidin, et elle pourrait davantage faire accréditer la thèse selon laquelle l’Algérie recevait des ordres d’ailleurs et fournirait des justificatifs à ceux qui, actuellement, commanditent des attentats en Algérie.
Bachir Medjahed
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Posté Le : 10/01/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com