Algérie

Commentaire



Y a-t-il une protection pour les dénonciateurs ? Faudrait-il une loi pour inciter les travailleurs à dénoncer les fraudes, des fraudes qui ne sont découvertes qu’après s’être accumulées? Faudrait-il les dénoncer aux P-dg ou aux SGP qui ont changé de nom ces derniers temps? Ou alors à la présidence de la République qui dispose d’une structure de traitement des doléances des populations? Ou alors à la chefferie du gouvernement? Ou à la justice?... En Algérie, à l’époque de Zeroual, président par désignation avant qu’il ne le soit par élection, il a été décidé de ne jamais tenir compte des plaintes et dénonciations anonymes. Les dénonciateurs étaient invités ou sommés de donner leur nom alors qu’ils craignent les représailles. Or, devant la justice, s’ils devaient y déposer des plaintes pour dénoncer des fraudes, des détournements, leurs plaintes n’auront aucune chance d’aboutir car il leur sera signifié qu’ils n’ont pas qualité pour se constituer partie civile. Leurs intérêts ne sont pas mis en péril par ce qu’ils dénoncent. Ensuite, il leur sera difficile d’apporter la preuve de malversations commises par les cadres dirigeants car leur position au sein de l’entreprise ne leur permet pas d’accéder aux dossiers. Ne pouvant fournir des preuves et compte tenu du fait également que la justice n’ouvre pas d’enquête à ce sujet, ils seront inévitablement condamnés pour diffamation avec en plus des dommages à réparer. Si les dénonciations anonymes ne sont pas prises en compte, on se retrouve en contradiction avec les appels aux citoyens à l’effet de dénoncer les terroristes par téléphone sur un numéro vert, c’est-à-dire qui permet la gratuité des appels et l’anonymat des dénonciateurs, ou de signaler les sacs abandonnés susceptibles de contenir des bombes. Pour en revenir aux dénonciateurs des gabegies dans les entreprises, on se souvient des appels dans ce sens adressés aux travailleurs par le président Chadli. Ceux qui avaient eu le malheur de considérer qu’ils seront protégés puisque le président lui-même les y a incités, et qui soutenaient avoir agi par patriotisme, ont tout simplement été licenciés et avaient dû observer une grève de la faim devant le siège de l’UGTA. Ils ont expliqué qu’ils étaient victimes du discours du président comme ils ont juré que jamais on ne les y reprendrait, paraphrasant ainsi les engagements pris par le corbeau qui s’était fait piéger par le renard pour un bout de fromage. Bachir Medjahed


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