Algérie

Commentaire



Plus rien ne peut constituer un événement Il fut un moment où la question ne cessait d’être posée, celle de savoir quand il allait y avoir un nouveau gouvernement ou un nouveau Chef de gouvernement. Si l’opinion publique n’en est pas à ce niveau de spéculation, ce serait parce qu’elle pense qu’un changement de ce genre n’apportera aucun changement. A quel changement faudrait-il s’attendre quand le programme à appliquer demeure le même, que les partis qui auront la charge de l’appliquer demeurent les mêmes, que les hommes qui auront à conduire l’action gouvernementale seront les mêmes en général? Ce ne sont pas les élections qui vont être déterminantes dans l’éventuelle décision du président à changer le gouvernement. De toute façon, il ne faudrait pas s’attendre à ce qu’il en sorte un bouleversement de la cartographie politique au niveau de la répartition des assemblées élues locales entre les partis. L’alliance, en tant qu’ensemble des trois partis, en sortira bien évidemment victorieuse en terme de conquêtes locales par rapport à l’opposition. Cette dernière, elle-même, ne pense pas le contraire, car elle sait qu’elle n’a jamais rencontré les conditions de son essor, n’ayant pas pu accéder en permanence à une résidence cathodique, au minimum. Quel intérêt aurait le président à changer de gouvernement et quel intérêt aurait-il à ne pas changer de gouvernement? Peut-être bien que le spectacle que donnent les trois partis alliés quand leurs chefs se «rentrent dedans» participe de l’animation politique, une animation dont l’objectif est d’amener les populations à prendre position au sein même de l’alliance pour un parti et contre un autre parti, oubliant alors qu’il existe des partis dans l’opposition. Qu’importe pour le pouvoir, ou pour le système, que les populations votent plus pour le RND que pour le FLN ou alors pour le HMS, l’important étant que les voix aillent majoritairement pour l’alliance, même si au sein de celle-ci se produisent des rééquilibrages qui renforcent ou qui affaiblissent ses membres les uns par rapport aux autres. Il y a des relations belliqueuses entre les trois partis de l’alliance? Cela est tant mieux pour le pouvoir qui donne ainsi une certaine occupation à ses relais, ou plutôt à ses instruments, et puis cela donne une image d’une alliance traversée par des divisions démocratiques. Il est de toute façon vrai que ces partis n’innovent en rien, qu’ils n’ont jamais démontré qu’ils sont en posture de changer quoi qu’il en soit, qu’ils en ont les capacités en terme de pouvoir, d’autant qu’ils passent leur temps à répéter que c’est le président qui décide de tout, même quand il s’agit d’une action qui entre normalement dans les attributions d’une institution donnée. Est-il humainement possible qu’un seul homme puisse décider de tout quand le pays a besoin que chacun sache prendre la décision qu’il faut dans son secteur? Nous en sommes ainsi arrivés au stade où changer un gouvernement n’est plus un événement. Le risque est grand quand on arrive au stade où changer de président ou décider de ne pas le changer ne sera pas non plus un événement.


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