Commentaire

Des perceptions plutôt techniques qu’idéologiques Hier, à minuit, a pris fin la campagne électorale. Tant du côté des partis du pouvoir que de ceux de l’opposition, il n’était pas du tout question de listes communes ni d’entraide électorale. Aujourd’hui, commencent les consultations électorales dans quatre wilayas par le biais des bureaux itinérants. Qu’est-ce qui peut alors maintenir durable une alliance au gouvernement, sachant qu’à un moment, les trois partis la composant, et plus particulièrement les chefs de ces partis, exprimaient chacun des idéologies peut-être compatibles quand il s’agit du FLN et du HMS et pas du tout quand on y intègre le RND, du moins pour ce dont se revendiquait ce dernier au moment de sa naissance?Il appert que ces partis n’entrent pas dans une alliance à la base pour composer des listes communes en vue de gagner les APC et les APW alors qu’ils siègent au gouvernement, jouant la solidarité quand il fallait voter une loi en condamnant l’opposition à son impuissance législative et faire du «chami chami, baghdadi baghdadi» en dehors de l’exécutif. Cela a été démontré à travers les critiques acerbes formulées par Ouyahia à l’encontre du gouvernement conduit par Belkhadem lequel est pourtant son allié. Soltani n’en est pas à déclarer son amour aussi bien pour l’un que pour l’autre, sachant très certainement que son parti ne sera pas admis à diriger le sénat, le parlement, le gouvernement, le conseil constitutionnel et même le portefeuille de l’Education nationale ou celui de l’Enseignement supérieur, celui de la Culture ou celui des Affaires religieuses. En tout cas, il ne s’en était jamais plaint publiquement. Il apparaît alors, entre ces trois partis, un certain déséquilibre qui libère Soltani de l’obligation de solidarité gouvernementale puisqu’il ne s’abstient pas de formuler des critiques parfois acerbes à l’encontre du gouvernement, position que ne comprendront que ceux qui pensent que sa présence au sein de l’alliance et du gouvernement n’est qu’une caution islamiste recherchée par les autorités au pouvoir, alors que lui-même tente par cette présence d’obtenir des concessions politiques qui lui permettront de concilier le court terme politique avec son long terme sociologique, celui qui motive son parti à activer. Il est vrai que ce ne sont pas tous les militants qui s’engagent dans l’action partisane pour atteindre des objectifs idéologiques. Nombre d’entre eux ont des ambitions à assouvir et plus particulièrement celles de sortir de l’anonymat, de gagner une certaine considération, d’être sollicités, tandis que d’autres recherchent des objectifs matériels tels celui de bénéficier et de faire bénéficier sa famille et sa clientèle d’un quelconque avantage, logement, lot de terrain à bâtir… en un mot, se sortir de la crise. Il est à remarquer que ces élections revêtent plutôt un caractère technique et non idéologique. Il est question de gérer, de satisfaire, d’agir en toute équité, d’écouter, de faire participer.