Algérie

Commentaire


Le Liban dérange trop de monde Pourquoi aurait-il fallu que le président libanais transfère le mandat de préservation de la sécurité nationale au chef du gouvernement et pas à l’armée? Dès lors que tous les acteurs politiques au Liban ne sont pas arrivés à transcender leurs clivages au nom de la paix à ne pas perdre et de l’intérêt général, et d’abord du peuple, ils sont donc des acteurs de la crise, des acteurs qui seront peut-être responsables demain d’une nouvelle guerre civile. Dans le cas grave où un compromis est impossible à réaliser pour la sixième fois, les Libanais devraient croiser le doigt, conjurer le mauvais sort car ils vont entrer dans une ère de grandes incertitudes sur le plan sécuritaire.D’abord, une question au moins devrait se poser. Y aurait-il des étrangers au Liban qui penseraient tirer avantage de la plongée de ce pays dans le chaos? Quand on se rappelle qu’au plus fort moment de la guerre lancée par Israël contre le Liban (certains disent contre le Hezbollah), en juillet 2006, au plus fort moment où la volonté israélienne de tout détruire rapidement atteint son plus haut pic, il n’y a eu guère d’appels lancés par la communauté internationale au cessez-le-feu. Même l’Onu semblait attendre quelque chose, alors que Condoleezza Rice disait que ce n’était pas le moment d’appeler à un cessez-le-feu. Il fallait donc attendre qu’Israël parvienne à ses objectifs et à ceux tracés en dehors du pays agresseur. Commençons d’abord par Israël. Cet Etat qui nourrit pour lui un besoin exceptionnel de sécurité qu’il pensait pouvoir et devoir obtenir par les moyens de force ne peut pas concilier son statut d’Etat «juif», mono-religieux, dans un environnement constitué par des Etats multiconfessionnels. Il lui fallait donc traiter le pays le plus vulnérable de façon à créer les conditions d’une désintégration du Liban et de la création d’un Etat chrétien. Le Liban dérange également par sa laïcité. D’autres pays de la région fondent leur régime sur la religion ou plutôt sur l’exploitation de la religion et même de l’exportation de leur idéologie. D’autres sont inquiétés par le pluralisme politique du Liban et par son succès sur la voie de la démocratie. Le Liban dérange également par la coexistence qui existait auparavant entre les Sunnites et les Chiites. La paix au Liban et la création d’un Etat palestinien feraient de ces deux pays un exemple de démocratie et de dialogue entre les religions pour démentir la théorie du choc des civilisations. D’autre part, existe l’objectif de neutraliser le Hezbollah afin que celui-ci ne puisse pas élargir le champ de bataille dans le cas d’une guerre occidentalo-iranienne. Cela contribuerait également à convaincre les Iraniens qu’ils ne disposeront pas de relais dans le cas d’une guerre que leur pays aurait à subir. Le Liban est ainsi intégré dans une stratégie qui dépasse ses propres frontières et devient lui-même une ligne de fracture géopolitique. Les Etats-Unis et leurs alliés, d’un côté la Syrie, l’Iran et ses alliés de l’autre. Depuis que l’Egypte et la Syrie ne sont plus dans le champ de bataille, ce dernier a été transféré au Liban, ce qui expliquerait la résolution onusienne 1559 dans son aspect «désarmement» des milices.
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