Algérie

Commentaire


Pour quels intérêts au Liban? Il devrait être pris en compte qu’il y a une vacance de pouvoir au Liban, devant être justement prise activement en compte, y pallier même, quand est achevé sans le renouveler le mandat du président, quand le gouvernement en place est en principe en mal de légitimité depuis que des ministres représentant le parti Hezbollah en avaient démissionné, quand le parlement n’arrive pas à avoir le quorum des deux tiers de présence pour élire un autre président... Il y avait une triple caractéristique au Liban, aux sommets du triangle du pouvoir. Le président et le chef du gouvernement entretenaient entre eux des relations de répulsion. Idem pour les relations entre le chef du gouvernement et le président du parlement. Par contre, entre le président du parlement et le président de la République, ce n’était pas de l’amour, mais cela pouvait y ressembler, du moins pour ce qui concerne leur opposition au chef du gouvernement. Le transfert, vers la défense nationale, du pouvoir et des missions de veiller à la préservation de la sécurité nationale, au besoin par la mise en œuvre des mesures en rapport avec l’évolution de la situation interne au pays, peut-il être rejeté par le gouvernement dont un proche du chef de gouvernement qualifiait cette décision de transfert illégal car la constitution la confie au conseil des ministres? Il n’y a plus de président pour organiser un conseil des ministres et, d’autre part, ce gouvernement est considéré illégitime par le parti qui en avait fait démissionner les ministres qui l’y représentaient. Qui doit alors prendre cette décision? Compte tenu du fait que le poste de président est vacant, que le gouvernement actuel est fortement handicapé par son illégitimité constitutionnelle, que tous les acteurs politiques entrent pratiquement dans des inter-engagements qu’on pourrait qualifier de pré-belliqueux, il serait presque logique ou pratiquement compréhensible que l’armée s’autosaisisse pour jouer son rôle constitutionnel qui est de préserver la sécurité nationale, au lieu d’attendre que la situation se dégrade et devienne de moins en moins maîtrisable. Clivage confessionnel ou clivage politique? Dans le premier cas, oui la guerre civile est possible, mais le rapprochement entre Michel Aoun et le chef du Hezbollah devrait contribuer à grandement donner un caractère politique et non confessionnel aux profondes divergences au sein de la classe politique. Il s’agit quand même d’une classe politique et non pas religieuse. Même s’il peut y avoir affrontement entre le Hezbollah par exemple et les milices chrétiennes, il ne s’agira pas de l’ensemble des chrétiens pour faire fonctionner le réflexe confessionnel. Il reste maintenant à évaluer le niveau d’une présomption d’hostilité entre les sunnites et les chiites du Hezbollah, comme transfert vers le Liban des clivages diviseurs qui ont cours en Irak, et surtout de leur disponibilité à en venir aux armes. En venir aux armes, au nom d’intérêts proprement libanais ou étrangers? Quand les différents acteurs politiques s’accusent mutuellement de «rouler» en faveur des étrangers, ils sous-entendent ainsi que la décision ne peut pas être nationale et qu’eux-mêmes ne sont pas souverains, ou plutôt maîtres de la décision qu’on leur demande de prendre, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas autonomes, cela expliquerait en partie ou en totalité leur impossibilité à s’entendre. On ne parle plus au Liban de députés de tel ou tel parti, mais de pro-syriens ou d’anti-syriens, et par ricochet d’anti-américains ou de pro-américains.
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