Algérie

Commentaire



Ni explosion sociale ni explosion politique Lse partis qui haussent le ton pour adresser des avertissements, sorte d’oracles qui prédisent l’avenir, en sont chaque année pour leurs frais. Ils annoncent tout le temps, à chaque rentrée sociale, une explosion sociale, en tentant de faire croire qu’ils lisent l’avenir. Alors, deux cas de figure se posent. Ou bien ils n’ont pas de don de voyance ou alors ce sont les populations ou les travailleurs qui n’assument pas leurs revendications, c’est-à-dire que ces derniers ne vont pas épuiser la logique du mécontentement en sortant dans la rue pour une nationalisation de la «révolution orange» qui a eu lieu en Géorgie, encouragée par les Américains, bien évidemment, car le gouvernement en place était plutôt pro-Russe.Bien sûr que lorsque des partis sont au pouvoir -ou plutôt croient être au pouvoir-, il n’y a aucune raison à ce que se produisent des explosions sociales ou politiques alors que pour ceux qui sont dans l’opposition, le pouvoir est aveugle ou fait semblant de l’être, en refusant de voir ce que eux appellent la catastrophe sociale. Il y a bien des émeutes tournantes, nombreuses, mais les raisons purement locales ne donnent pas lieu à leur coordination pour les généraliser à tout le territoire national. Non pas que les partis de l’opposition ne souhaiteraient pas une telle généralisation, ne sachant tout de même pas si réellement ils pourront en tirer des dividendes politiques, mais leur problème réside dans leur incapacité à se faire accepter comme coordinateurs des manifestations de mécontentement. Le problème est pratiquement identique du côté des partis au pouvoir ou que l’on dit au pouvoir. Eux non plus ne se font accepter ni comme incitateurs ni comme médiateurs ni comme tuteurs, ni comme ceux qui «proposent la paix». Quels sont les facteurs déclenchant l’explosion? Il faudrait d’abord qu’existe une force coordinatrice qui capitalise les frustrations socioéconomiques. Cette force doit être structurée au niveau national, et assez enracinée pour être crédible et surtout écoutée. Une émeute nationale organisée par les «sans- emploi»? Il faudrait d’abord qu’existe une association de chômeurs pour canaliser les revendications et les orienter vers la violence, ce qui n’est pas le cas, d’autant que les populations ne se reconnaissent pas plus dans les partis politiques que dans les associations, pas même dans les institutions. La société civile est autonome par rapport aux institutions, aux partis politiques et au mouvement associatif, mais elle demeure éclatée. Eclatée, donc fragmentée, d’où la difficulté de la mission de les rapprocher pour une action collective spectaculaire et durable.


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