lecture pour une rencontre Visite ordinaire? Visite extraordinaire? Il est vrai que les mots ont leur importance, car ils peuvent traduire une préoccupation sécuritaire de tous les jours ou, alors, une profonde inquiétude quant au constat qu’il s’agirait d’appréhender une nouvelle remontée en puissance de la violence étendue aux ressortissants étrangers en Algérie.
Au regard de ce qui est maintenant devenu une tradition, les rencontres entre les deux ministres de l’Intérieur se font à la fois dans un cadre bilatéral et dans un cadre multilatéral qu’offre le groupe des «5+5», et qu’offrira éventuellement, dans le futur, l’Union méditerranéenne. Il est vrai que le contexte actuel pousse à des interrogations. Initiative française? Initiative algérienne? Interrogation imposée pour raisons, à savoir la menace proférée par Al-Qaïda, le passage à l’acte opéré par le GSPC et le fait nouveau des harraga qui sont de nationalité algérienne. Cette conjoncture devrait imposer une politique sécuritaire, sinon commune, du moins concertée, et dépasser le cadre de mesures de conjoncture. Au moins trois questions devraient être posées actuellement. Y a-t-il une «qaïdatisation» de l’ensemble des mouvements armés au Maghreb? Si tel est le cas, les ministres maghrébins de l’Intérieur devraient se joindre à cette rencontre à Paris. Al-Qaïda a mis dans le même sac la France, l’Espagne et les pays maghrébins. Compte tenu de la nette différence entre les systèmes politiques et judiciaires, et peut-être même entre les valeurs, peut-il y avoir, à l’avenir, un avenir proche, bien sûr, construction d’un espace judiciaire commun? Il y a également la question de la clarification du concept. Jusqu’au dernier gouvernement socialiste, pour la France officielle, la situation interne algérienne était analysée sous l’angle d’un conflit interne armé autour d’enjeux de pouvoir. Où en sommes-nous aujourd’hui, avec un gouvernement de droite et des stratégies différenciées? L’ex-président français avait déclaré se réserver la possibilité d’une réponse non conventionnelle à des frappes terroristes; or, le terrorisme n’a pas d’Etat, n’a pas de territoire, pas d’adresse, pas de visage. Qui frapper, où et comment? La démarche possible est celle qui consiste à coopérer avec les Etats qui en souffrent et qui combattent sur leur propre territoire, tandis que pour enrayer le phénomène de l’immigration clandestine, il faudrait penser à ses causes et coopérer sincèrement pour un co-développement. Le message sur les causes exogènes est-il passé à Paris?
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Posté Le : 07/10/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com