Algérie

Commentaire



Une élection controversée au Pakistan Pouvoir conquis suite à un coup d’Etat militaire, ce qui porte donc l’armée au pouvoir dans un contexte de non dissolution des partis, ce qui fait de celle-ci une force politique. Reconfirmation du fait que l’armée va s’emparer du pouvoir d’une «façon légale», suite à un vote parlementaire qui portera à la magistrature suprême le président Musharef, ou plutôt le chef d’Etat-major de l’armée. Voilà qui restreint l’étendue des prérogatives des partis politiques. Etre dans l’opposition, serait-ce être contre l’armée? Pour des raisons différentes, «démocrates» et islamistes demandent à dissocier entre pouvoir civil et pouvoir militaire en exigeant le rejet de la candidature de Musharef tant que celui-ci ne redevienne pas civil. Recours rejeté à la fois par la commission électorale et la Cour suprême. C’est donc dans ce contexte de répression des manifestants, adversaires de la candidature du «président général», que ce dernier sera élu sans risque le 6 octobre prochain. On remarque que les «démocraties libérales» étrangères ne voient aucun inconvénient à ce que le chef d’Etat-major de l’armée soit en même temps président. C’est que les gages donnés par Musharef de son alignement sur la ligne américaine après le 11 septembre, lui vaut de voir lever les «sanctions» américaines suite à l’accès du Pakistan à la possession de l’arme nucléaire, pour être au rang «d’allié stratégique hors OTAN». Les Etats-Unis exigent du Pakistan un engagement dans la guerre contre Al-Qaïda, contre les talibans, contre les néo-talibans sur le sol pakistanais, et exigent également un apaisement dans les relations avec l’Inde. Mais, comment concilier la pression américaine avec l’opinion publique anti-américaine et les exigences américaines avec l’apaisement des partis islamistes? Le doute subsiste toujours sur la volonté ou la capacité de Musharef à mener la guerre contre les extrémistes islamistes au terme de l’éradication de ces derniers. Le doute persiste toujours sur l’entretien des relations entre le chef d’Etat-major, ou plutôt l’Etat-major, l’ISI (services de sécurité) et les groupes extrémistes. Malgré que des pas soient faits en direction de l’apaisement des relations avec l’Inde, Musharef est toujours soupçonné de garder au chaud sa capacité à instrumenter les djihadistes du Cachemire et ceux d’Afghanistan. Aurait-il intérêt à «éradiquer» les talibans sur les frontières avec l’Afghanistan quand il voit un renforcement de la présence indienne en Afghanistan? Il y a un doute sur le véritable poids de l’islamisme. Celui-ci serait-il hypertrophié pour justifier le rôle de l’armée et surtout la prise de pouvoir par celle-ci? Le doute existe également au regard de la contradiction qui existe entre l’interdiction des groupes islamistes et le laxisme avéré devant leur reconstitution.


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