Commentaire

Photographie du champ politique Le champ politique se meurt de sa belle mort. Ni unipolaire, ni bipolaire, ni multipolaire. Il n’est même pas tracté pour le sortir du néant et le redonner à la vie politique. Non pas que le champ des initiatives soit totalement asséché, mais seules les initiatives du pouvoir sont à prendre en compte. Pas celles de l’opposition. Le trio Mehri/Hamrouche/Aït Ahmed peut bien lancer des appels, mais en vain ; ceux qui peuvent décider ne les entendent point. Quant au reste, c’est un coup d’épée dans l’eau. Une expression de chez nous dit «danser devant les aveugles». Alors, le champ politique se voit supplanter par les coulisses. Le réel ne se décide pas sur la place publique ; il est rapporté de l’extérieur du pays. Même si vous voulez réduire les incertitudes dans vos analyses, les données sont disponibles à l’étranger, pas dans les rédactions algériennes de presse, ni dans les circuits officiels de la communication des institutions. Le champ politique n’est plus celui où naissent et s’influencent les décisions à portée nationale. Il n’est pas celui où s’exprime la souveraineté populaire. Les partis s’y résignent avec un vide politique, une tendance à l’euthanasie. Les militants ne peuvent faire la politique, à l’aise, que dans les locaux de leur parti. Et encore. Faudrait-il pour autant que les partis, en signe de désaveu de la restriction du champ politique, gèlent leurs activités et refusent de participer aux élections pour qu’enfin il y aurait du changement? De toute façon, il n’y aura jamais de position commune, car ce sont les «militants» qui ont des ambitions et non les partis politiques. Qui acceptera de renoncer à l’ambition de devenir député, pour sortir de la crise ou pour bénéficier d’une immunité à l’ombre des affaires? Convictions politiques? Intérêts plutôt.