Commentaire

Demi-mesures S’il faut que toutes les composantes de la nation apportent, d’une manière opérationnelle effective, leur contribution directe à la lutte contre les semeurs de violences, il s’impose qu’au moins celles-ci sachent exactement qui combattre, ensuite pourquoi et comment, plus particulièrement quand il ne s’agit pas d’une résistance populaire à un envahisseur étranger. Quand on dit que le terrorisme est islamiste, ou terrorisme islamiste, tel que l’avait déjà défini une conférence organisée par le gouvernement et à laquelle avaient activement participé des officiers de haut rang, il y a à l’évidence des concepts à clarifier, à savoir terrorisme, islamisme, et terrorisme islamiste. Combattre le terrorisme dans sa dimension «violence» implique fatalement l’usage des moyens militaires. Il reste à savoir comment dissoudre le lien entre terrorisme et invocation de la religion. Quelle différence entre intégrisme et islamisme? Au niveau du pouvoir, même dans sa périphérie, on remarque que, parfois, le terme de terrorisme est utilisé, jamais ceux d’islamisme et d’intégrisme. Or, ne pas, pour les populations, savoir comment lutter contre l’islamisme, a fatalement une implication négative sur l’efficacité de l’usage des moyens militaires, car il s’en trouvera toujours des jeunes à céder devant l’endoctrinement et à remplacer ceux qui ont été neutralisés par les forces de sécurité. Nous sommes toujours dans une situation imbriquée. On se rappelle bien de la phrase de Réda Malek, l’ancien chef du gouvernement: «L’intégrisme est la matrice porteuse du terrorisme». Mais celui-ci n’a pas été trop loin. Et l’islamisme? Pourrait-on, a contrario, dire que la laïcité est porteuse de la démocratie? Le pas n’a pas été franchi, ce qui revient à dire qu’il y aura toujours un appui de la politique officielle sur la religion. Saïd Sadi en avait franchi le pas, une fois, en s’aventurant sur ce chemin. C’est ainsi que s’explique la politique des demi-mesures qui mécontente tout le monde.