Un fléau à la peau dure
La corruption, dénoncée et par le président de la République et par des ministres, demeure l’obstacle principal qui entrave l’investissement direct étranger en Algérie. Et en dépit de l’engagement officiel des autorités algériennes à éradiquer ce phénomène qui porte atteinte à l’économie nationale, les choses évoluent à un rythme très lent, pour ne pas dire trop lent. En février 2006, déjà, Transparency International reprochait à l’Algérie de ne pas faire assez pour combattre la corruption. Un constat qui reste, malheureusement, d’actualité et qui ne semble pas avoir incité les pouvoirs publics à prendre le taureau par les cornes afin d’identifier et les responsables de cette situation honteuse et peu flatteuse, et les circuits fermés qu’ils empruntent pour échapper à la traque, si traque il y a, pour en finir avec un fléau qui gangrène, toujours, de nouveaux rouages. Un fléau avec lequel les Algériens ont appris à vivre, les catégories les plus fragiles, particulièrement, qui n’ont pas d’amis placés là où il faut pour alléger leurs peines. Ce qui rend plus pénible, encore, un quotidien de plus en plus difficile à supporter en cette période où les charges sociales assomment les plus endurants. Traites de loyer, factures d’eau et d’électricité, documents d’état civil «payants», et autres dépenses prévisibles et imprévisibles. Ce sera, cependant et paradoxalement, là où les citoyens l’attendaient le moins que le gouvernement a frappé fort et déployé de gros efforts, non pas pour combattre avec des résultats tangibles un phénomène que réprouve religion et morale et que punit la loi, mais pour éradiquer les circuits d’un commerce informel qui «arrange» les petites bourses, mais qui pénalise les investisseurs qui veulent arriver avec de gros moyens pour prendre le maximum de bénéfices, avant de repartir quand il n’y aura plus d’argent, sans laisser d’infrastructures dont profiteraient ceux que la lutte menée contre l’informel aura mis sur le carreau. Si l’Algérie tend à tourner le dos aux marchands de produits d’imitation, passant de la 7ème à la 9ème place au hit-parade des pays qui reçoivent le plus d’articles contrefaits, et même si ces efforts sont de nature à protéger notre économie, il reste que la production nationale n’est pas assez forte pour satisfaire les besoins du marché intérieur. Ce qui fait les affaires des marchands de rébus «griffés». Et des décideurs qui leur délivrent les autorisations pour s’installer. Tant qu’il y a des dollars, évidemment.
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Posté Le : 28/08/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com