Algérie

Commentaire



Où commence et où finit l’administration ? Entre les grandes orientations définies de façon généreuse par le pouvoir politique et le processus mis en œuvre, tant dans ses moyens que dans ses actions, pour atteindre les objectifs, il y a l’administration de laquelle en réalité tout dépend. Où commence et où finit-elle en termes d’acteurs et de hiérarchie? Il y a une tendance pratiquement universelle qui distingue le pouvoir politique, qui comprend le gouvernement et le président, et l’administration que l’on dit pérenne. Or, il n’apparaît pas, dans la conduite du système politique, que le gouvernement soit réellement une composante du pouvoir politique, agissant selon les observateurs comme composante de l’administration.Le gouvernement ne semble nullement impliqué dans la définition des grandes orientations des pays et agirait comme une équipe d’hommes chargés de traduire en politique d’actions les orientations qui leur parviennent «d’en haut» et de mettre celles-ci en œuvre. Ce qu’on appelle alliance serait alors un agenda de prestations de service dont la mission est permanente car elle prend et prendra en charge tous les présidents successifs. Ainsi, le gouvernement constitue la haute administration, celle qui veille et surveille, preuve étant que les ministres sont des chefs supérieurs de chantiers alors qu’au-dessous, au niveau de la centrale, on définit les moyens dans leur consistance. Il n’y aurait donc, ainsi, pas de nette distinction à faire entre ministre et haute administration, preuve étant que les ministres ont droit «de vie et de mort» sur les carrières des hauts fonctionnaires, y compris ceux de l’administration centrale, et pas seulement du cabinet. Si les ministres avaient pratiquement le droit de relever de leurs fonctions tous les hauts fonctionnaires de leur département durant la décennie 90 où ils avaient comme proches collaborateurs le directeur et le chef du cabinet, cela ne devrait plus être le cas depuis la substitution du secrétaire général par le directeur du cabinet. Le ministre n’est plus censé «changer» à sa guise le secrétaire général et les membres de l’administration. Et pourtant, il en a maintenant tous les droits. Il lui suffit de proposer leur mise à fin de fonctions et la réponse sera positive. On dit que plus on monte dans la hiérarchie administrative, plus on se politise pour réfléchir «parti», car ce serait le meilleur moyen de parvenir au poste de ministre, l’ascension pour un haut fonctionnaire est celle qui en fait un ministre. Les hauts fonctionnaires savent qu’il faudrait faire un crochet par les partis de l’alliance, bien entendu, les seuls en mesure actuellement de faire d’un haut fonctionnaire un ministre. On ne vient pas au gouvernement par la politique, mais de la haute administration via l’alliance, c’est-à-dire l’agence appelée à gérer la mise en œuvre d’un programme que l’on dit appartenir au président.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)