Algérie

Commentaire



Crise ou pas crise ? Converger dans la conjuration des périls n’implique pas fatalement converger dans l’identification de leurs sources et c’est malheureusement là le problème. Il n’est pas un seul Algérien qui ne se plaint –c’est selon que l’on soit au pouvoir, que l’on en profite ou que l’on ne soit pas au pouvoir et que l’on n’en profite pas- de divergences sur les causes des crises, ce qui implique que jamais ne puissent être consensuelle une quelconque solution préconisée dans un camp ou dans l’autre. L’impression est que ce n’est pas la situation de l’Algérie qui est ainsi évaluée, mais celle de ceux qui émettent des sentences. On sait par exemple que les députés sont définitivement sortis de la crise. Quant au peuple, cela reste bien sûr à voir. Mais, il faut bien reconnaître que selon que l’on soit au pouvoir ou proche de celui-ci, ou que l’on n’y soit pas du tout, ni de près ni de loin, les mêmes mots n’ont pas les mêmes contenus. Nous assistons aujourd’hui à deux discours. L’un porte sur l’affirmation que le pouvoir d’achat a bien progressé tandis que l’autre porte sur la chute du pouvoir d’achat. Certainement que les critère d’appréciation ne sont pas les mêmes, ni mêmes homogènes. Si les appréciations du pouvoir portent sur l’augmentation des revenus, certainement qu’il n’est pas loin d’avoir raison dans la mesure où les revenus ont augmenté pour ceux qui ont un emploi. Mais, revenu ne signifie pas pouvoir d’achat car il faudrait tenir compte du fait que les salaires ont été gelés pendant longtemps tandis que les prix ont toujours emprunté l’ascenseur, c’est-à-dire que les salaires ont augmenté beaucoup moins vite que les prix et en n’en suivant ni le rythme ni la distance des enjambées. Il n’y a pas d’instruments consensuels, scientifiques, d’évaluation sur le terrain au point où les différences d’appréciations signifieraient presque qu’il ne s’agit pas du même pays. Et pourtant, la progression ou la régression du pouvoir d’achat ne sont justifiées ni par ceux qui sont au pouvoir ni par ceux qui n’y sont pas. Seules les populations détiennent la vérité. Encore faut-il bien tendre l’oreille à leurs plaintes. Hélas, on ne les écoute que lorsqu’elles disent ou qu’on leur fasse dire ce qui conforte et renforce notre vision.


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