Algérie

Commentaire



Rassurez-nous ! Que se passe-t-il pour que des dysfonctionnements aussi importants que ceux qui minent la scène nationale puissent exister, sans qu’il n’y ait de réaction à haut niveau? S’agit-il de signaux annonciateurs d’une crise sociale majeure savamment provoquée, d’une conjoncture qui précède de profonds changements ou ne s’agit-il que d’une étape, somme toute normale, qui marque l’aboutissement d’un processus de duplicité né avec le début de la crise sécuritaire qui a porté à des niveaux importants de la décision une génération d’opportunistes et d’incompétents? Une incurie qui sape la confiance des citoyens, déstructure le tissu social, contraint l’élite à l’exil, favorise l’émergence de la corruption et institue en système le renversement de l’échelle des valeurs universelles. Le pouvoir d’achat, seul garant d’une stabilité et d’une cohésion sociales, est en train de s’effriter dangereusement, l’insécurité urbaine -en dépit de résultats positifs- inquiète, les prix grimpent à une vitesse irraisonnable et les responsables se rejettent mutuellement la responsabilité de la situation, tout en assurant que la situation des Algériens s’améliore, chiffres et bilans à l’appui. Pire, les acquis d’une démocratie mal négociée et administrée sont menacés et l’école est en pleine déroute. Dans tous les paliers du système scolaire existe deux examens pour un même niveau. Deux «Sixième», deux BEF ou BEG, on ne sait plus, et deux bacs. Même l’enseignement supérieur n’est pas épargné. Des étudiants sont arnaqués par un mode d’inscription et un cursus qui ne les satisfont pas et les professeurs avouent ne plus rien comprendre à un LMD, présenté comme référence universelle. Le ciment grimpe, la semoule et l’huile suivent et la patate n’est plus qu’un souvenir pour des milliers de familles qui ne la consomme (comme un fruit) qu’au moment où ils reçoivent un invité. Sur le plan international, le spectre de la tutelle s’installe. Les Américains manipulent et dirigent un terrorisme qui ne dit pas son nom pour des raisons de «sécurité nationale» qui ne concerne, curieusement pas l’Algérie mais l’Amérique et la France de Sarkozy, qui a fait de notre pays sa première destination, remet au goût du jour la mélodie en sol majeur du répertoire des risques. Un chantage abject qui répond au refus de l’Algérie de céder Sonatrach à Gaz de France. Ces deux ingérences expliquent, à elles seules, la profondeur des dangers qui nous guettent. L’Algérie est-elle aussi stable comme on veut bien le faire croire? Pourquoi ce silence? Des présomptions de corruption pèseraient sur des commis de l’Etat, sans que l’on informe l’opinion, pour infirmer ou confirmer, laissant la part belle à la rumeur. L’Algérie va-t-elle mal ou ne s’agit-il que d’un effet déformé, engendré par les grosses chaleurs, le manque d’eau, l’approche du ramadhan, la rentrée des classes et les spéculations sur l’état de santé du Président de la République? Le ministre du Commerce, qui donnait hier une conférence de presse, s’est montré, lui, rassurant en promettant que le prix du pain et lait en sachets ne connaîtront pas d’augmentation. On s’y attendait un peu…


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