Commentaire

Attendre les instructions Il est souvent question, ces temps-ci, de ratissages opérés par l’ANP et les autres forces de sécurité, en évaluant les actions des forces armées par le nombre d’éliminations physiques des terroristes. En dehors de la démarche de réconciliation, qui est assimilée à une composante de la lutte contre le terrorisme puisque l’un des objectifs est le même, à savoir de faire baisser le nombre d’éléments des groupes armés en activité, il n’est pas d’actualité d’évoquer les formes complémentaires de lutte contre le terrorisme. Tout est fait pour réduire la lutte au seul emploi des moyens de force. Ceux-là ont pourtant toujours été utilisés sans pause, sans récréation peut-on dire, et il ne dépend pas que d’eux que cesse le terrorisme, car ils peuvent toujours neutraliser des terroristes sans que cela n’empêche d’autres jeunes de se soumettre à un endoctrinement subversif qui fera naître chez eux une vocation au métier de terroriste. Preuve en est que les jeunes, que l’armée rencontre dans les ratissages, n’ont pas rejoint les maquis au début des années 90 ou à la fin de celles-ci et la presse rapporte parfois que des jeunes rallient les rangs terroristes. La lutte dans les maquis contre les terroristes est cernée dans son contour. La démarche de réconciliation nationale est elle-même cernée dans son contour. Les nouveaux et anciens terroristes ne parlent plus de l’interruption des élections. Ils ne parlent plus non plus de la réhabilitation du FIS. Ils ne considèrent pas que le HMS les représente, sinon ils auraient cessé la violence. Ont-ils d’autres motivations à la base? D’autres objectifs? Nous sommes dans une situation où tout est attendu des forces de sécurité. Tout. Et pourtant, il est soutenu quelque part que l’armée ne doit pas s’impliquer dans le champ politique et les partis, qui disent soutenir l’armée dans la lutte contre le terrorisme, aussi bien sous la présidence actuelle que sous la précédente, et qui attendent le mot d’ordre présidentiel pour porter le discours du moment, ne savent quoi faire pour soutenir la lutte ou plus particulièrement pour mettre ces jeunes vulnérables à l’abris de la subversion. Attendent-ils des instructions dans ce sens? Qui doit réduire les vulnérabilités de la société?