Algérie

Commentaire



Pas de marketing économique pour les walis Lors du procès intenté à un ancien wali d’Oran, il a été évoqué le nom d’un organisme dont on n’entend plus parler. Il s’agit du CALPI, un CALPI par wilaya pour, soit-disant, faciliter l’investissement et se charger de trouver le terrain foncier à affecter à l’investisseur. Pourquoi avoir créé le CALPI et pourquoi on n’en parle plus, puisqu’il a été investi de la mission de faciliter l’investissement pour un développement de la wilaya en question? Le CALPI a été créé à l’époque du ministre de l’Intérieur, Abderrahmane Cherif Meziane. Celui-ci avait, selon quelques initiés, décidé de créer le CALPI qui devait fonctionner sous la tutelle des walis et contrôler les investissements, ce qui devait de facto faire du ministre de l’Intérieur, un chef du gouvernement en puissance. Le chef du gouvernement de l’époque, à savoir Sifi Mokdad, pour contrer le CALPI, c’est-à-dire le ministre de l’Intérieur, avait décidé de créer l’APSI et faire de celle-ci l’intermédiaire et l’interlocuteur exclusif des investisseurs. L’APSI devait donc condamner les CALPI à leur marginalisation ou à leur disparition. On parlait beaucoup, à l’époque, d’une guerre entre le chef du gouvernement et le ministre de l’Intérieur, et qui s’était terminée en juillet 1995 en faveur du premier. Quelque chose a quand même changé. Les walis étaient plus impliqués dans le marketing économique, à savoir qu’ils s’affairaient eux-mêmes à attirer les investisseurs dans leurs wilayas en promettant de régler localement toutes les contraintes qui pouvaient «décourager» ces derniers. Et pourtant, le terrorisme battait son plein à ce moment. Les walis étaient ainsi chargés de promouvoir l’idée que le terrorisme ne pouvait pas affecter le moral des populations, de l’administration et des opérateurs économiques, dans un contexte surtout où le pays était mis en quarantaine par la communauté internationale. Les walis étaient constamment sur le terrain et étaient obligés d’ouvrir leurs portes aux populations pour recevoir eux mêmes leurs doléances. Même les ministres devaient s’impliquer dans le développement de leurs wilayas d’origine en suivant les projets qui y étaient implantés et en organisant des rencontres entre l’administration locale et les populations. N’y a-t-il plus de continuité des grandes politiques de l’Etat?


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