Algérie

Commentaire



Cruel dilemme pour les partis Du fait que la phase de transition politique n’a pas été accompagnée par un processus de transaction, la conception et la conduite de celle-ci ont procédé de l’unilatéralisme. Le pouvoir, c’est-à-dire les représentants de ce qu’on appelle le système politique, s’était «passé» de l’avis des partis politiques, ce qui nous amène à considérer qu’en réalité aucun parti, fut-il de ceux qui se nomment lourds, fut-il de ceux qui estiment qu’ils sont le noyau dur du pouvoir, ne peut prétendre constituer le moteur de tout ce qui se pense, de tout ce qui se conçoit comme axes directeurs des orientations ou des tendances autour desquelles s’articulent les politiques d’action. A la limite, quand bien même que l’on puisse parler de la «reFLNisation» de l’Etat ou du pouvoir, quand on voit que les trois présidences, à savoir celle de la République, celle du gouvernement, celle de l’Assemblée nationale sont entre les mains des dirigeants du FLN, quand bien même, encore, que le RND et le MSP partagent, par le biais de leurs militants, le «pouvoir» avec ceux du FLN, le vrai pouvoir peut, en réalité, se passer d’eux. Nous ne sommes pas dans une situation où les partis gouvernent, mais dans celle où est «vendue» la thèse selon laquelle les partis, notamment ceux de l’Alliance, sont les vrais décideurs alors qu’eux-mêmes véhiculent la thèse qui fait du Président de la République le seul qui oriente, conçoit, décide et contrôle.  Dans ces conditions, Belkhadem a raison de penser qu’il serait utile de réviser la constitution dans le sens d’une présidentialisation du système politique. C’est-à-dire, en fin de compte, de ne faire des partis que des instruments d’accréditation de la thèse d’une mise en œuvre de la démocratisation. Ce sont les partis, eux-mêmes, ceux qui apparaissent être du pouvoir, qui sont responsables de leur marginalisation ou plutôt de leur mise en hors-jeu, en tant que parti, car seuls leurs militants «participent» au pouvoir, mais pas au nom de leur formation politique. Quant aux partis qui ne sont pas au pouvoir ou plutôt que leurs militants ne «participent» pas au pouvoir, il se pose, pour eux, un cruel dilemme. Participer aux élections, c’est reconnaître que la crise politique est déjà résolue, c’est donner sa caution tout en sachant qu’ils sont législativement impuissants, c’est, aussi, légitimer le système qu’ils disent combattre. Ne pas participer aux élections, c’est disparaître en perdant ses militants. Des militants qui ne peuvent satisfaire des ambitions naturelles pour cause d’absence d’objectifs électoraux.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)