Une guerre froide sans Yalta
Les sommets du G8 se suivent et ne se ressemblent pas. Devant être consacré aux problèmes et aux implications de la mondialisation et de la globalisation des échanges, à la fois sur leurs économies et sur celles des pays en développement, compte tenu du fait qu’ils sont les huit pays les plus industrialisés du monde et qu’ils «pèsent» ensemble 66% de l’économie mondiale, il est devenu cette fois le lieu de mise en évidence des contradictions et des intérêts pas trop convergents. Il semble ainsi que ce qui peut les rassembler est moins important que ce qui peut les unir, d’autant qu’il apparaît que la Russie se retrouve toute seule face à un front en formation constitué principalement par les plus occidentaux membres de l’Alliance transatlantique. Le différend impliquant la Russie et le Etats-Unis et portant sur la question du bouclier antimissile que les Américains voudraient installer en Europe de l’Est est ‘priorisé’ par rapport au refus américain de voir le sommet s’engager sur un objectif à long terme de réduction des gaz à effet de serre. Tout se passe comme si, pour certains, la guerre froide n’est pas terminée, ou qu’alors il faille la prévenir par des attitudes fermes à l’égard de la Russie, alors que le soubassement idéologique de la guerre froide n’est plus et ne peut plus, du moins pour le moyen terme, revenir à l’ordre du jour comme une réalité. La tendance mondiale est, aujourd’hui, à l’économie de marché, et l’autre facteur s’inscrivant contre le retour de la guerre froide dans les conditions où celle-ci avait existé est la fin de la validité du partage du monde qui avait été fait à Yalta.
Une guerre qu’on appellerait froide sans que n’en existent les éléments constitutifs, tel que cela avait été connu durant justement le temps de la guerre froide, ne serait pas favorable à la Russie, sachant que ses anciens alliés ont rejoint «l’autre camp». Mais, cela n’exclut pas qu’avec le bouclier antimissile, les Américains mettent en œuvre une stratégie qui doit amener les Russes à tenter de se lancer dans la course aux armements, et ce, au détriment des questions économiques et sociales. Les Américains ne permettront pas à une puissance de les rivaliser en matière d’industrialisation.
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Posté Le : 09/06/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com