Algérie

Commentaire



Fatale reconduction des mêmes contradictions Les députés, et pas seulement eux, car cela concerne l’ensemble de la classe politique, toutes catégories confondues, savent maintenant exactement ce qui est pensé d’eux. Ils doivent changer, mais le peuvent-ils réellement quand tous les indices sont annonciateurs de la reconduction des mêmes contradictions, même si pour l’occasion un des membres de l’Alliance affirme que les populations envoient un message alors que le chef du parti majoritaire affirme pour sa part qu’il n’y a aucun message à décrypter, et que ce sont seulement les partis qui n’ont pas fait leur travail, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas bien mené la campagne électorale? Il se trouve que les messages perçus par le RND, le MSP et le FFS, par exemple, n’ont pas le même contenu et cela est tout à fait normal compte tenu du fait que les uns cherchent à toujours demeurer au pouvoir en reconduisant le système leur garantissant le maintien, alors que d’autres justement cherchent à les en déloger en mettant fin au système qui les y maintient, ou plutôt en demandant au pouvoir ou alors à ceux qu’ils perçoivent comme étant des décideurs de mettre fin à ce système.Louiza Hanoun, par exemple, reste particulière dans la lecture qu’elle fait du message populaire. Selon elle, les populations expriment ainsi leur rejet des privatisations et de l’aliénation de la souveraineté nationale. Pas moins et pas plus. Il est visible que, dans ces conditions, rien de grand-chose n’en sortira de l’écoute du message, puisqu’il n’y aurait même pas de message pour le principal parti et que s’il est admis qu’il y a un message, le contenu est tronqué puisque ceux qui vont siéger au parlement et ceux qui en sortiront pour faire partie du gouvernement savent très bien qu’ils ont désormais un déficit de légitimité. Que pourrait découler du fait que ceux qui sont concernés par la mise en œuvre du contenu du message décident de ne pas en tenir compte et que se maintient ou s’élargit davantage le fossé qui sépare le peuple de ceux que celui-ci a sanctionnés? A supposer que le président soit chargé de mettre en œuvre le contenu du message, de quelle marge de manœuvre dispose-t-il? Que peut-il faire et que doit-il faire? Il se pourrait qu’un engagement du président à en tirer toutes les leçons justifierait un troisième mandat car quatre décennies et plus de reconduction du même système nécessitent l’application d’une thérapie qui devrait durer dans le temps. Or, penser ainsi à un troisième mandat serait assimilé à la perpétuation du système qui pourrait se définir pratiquement par l’affaiblissement de l’Etat en faveur du pouvoir et par la pénétration de l’administration par la politique. Qui devrait être en charge de mettre fin à un système qui a fait que l’Algérie, quarante-cinq années après l’accès à son indépendance, ne pèse, selon les propos d’Ouyahia, qu’un milliard de dollars en dehors des hydrocarbures, sachant en plus que la moitié de ce milliard provient des dérivés du pétrole. On serait tenté de dire: c’est quoi alors gouverner?


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