Commentaire

Retour au désarmement au Liban Au Liban comme en Palestine et ailleurs dans le monde dit arabe, (c’est tout un monde), ce n’est pas un hasard qu’à chaque fois qu’on évoque un phénomène, une lutte même fratricide, la mise en place d’un phénomène générateur de chaos, on pose immédiatement la question: à qui cela profite? Instinctivement, toutes les réponses arabes convergent vers la désignation d’Israël. On dit même que les Etats-Unis évaluent la volonté d’un pays arabe à se rapprocher des Américains par la distance qui sépare celui-ci d’Israël. On dit également que plus les pays arabes critiquent les Américains, plus ils s’en rapprochent. Voilà donc trois données de l’équation paix: Israël, le Monde arabe, les Etats-Unis.Il y a une parfaite convergence entre Israël et les Etats-Unis. Seuls les Américains peuvent faire pression sur Israël, mais ils s’interdisent de le faire, ils confèrent à ce pays le droit de veto sur les affaires arabes en agissant probablement sur insistance ou sur instruction du lobby juif aux Etats-Unis, font tout pour le doter des attributs d’une superpuissance, font tout pour constamment différer la création de l’Etat palestinien, font une obsession de la sécurité des Israéliens alors que ce sont les Palestiniens qui ne sont pas protégés et qui ne disposent même pas de quelque chose qui ressemblerait à un Etat. Un groupuscule d’une nationalité inconnue, nommé Fatah el islam, est né disait-on dans les camps palestiniens qui sont au nombre de douze répartis au Liban et contenant «400.000 réfugiés ainsi que leurs descendants». Il est vrai que toute les raisons existent pour que ces réfugiés fassent du bruit pour rappeler que cela a trop duré, mais il n’est pas moins vrai qu’ils savent très bien le prix qu’ils avaient payé durant la guerre civile au Liban pour accepter de faire la révolution. D’ailleurs, on ne fait plus de révolution. C’est une époque, peut-être, déjà révolue. Il ne serait pas du tout normal de prêter la paternité de ce groupe armé aux Palestiniens des camps, ni à l’autorité syrienne qui cherche, à tout prix, à s’extraire du champ des suspicions. Alors, quel message est recherché par la focalisation sur un accrochage entre l’armée libanaise et ce groupuscule? Il ne serait pas étonnant que les Américains relancent l’application de la résolution initiée conjointement avec la France, c’est-à-dire le désarmement de toutes les milices qui activent sur le territoire libanais. Et là, on revient encore sur le Hizbollah qui a, un instant, cru qu’il s’est sorti d’affaire en tenant tête aux Israéliens. La victoire israélienne sera celle que remporteront les puissances occidentales qui remettront la pression sur le Conseil de sécurité de l’Onu pour la mise en œuvre effective de cette résolution par les forces internationales.