Des slogans qui ne passent plus
Face aux dangers qui menacent, face à une réalité que l’on ne veut point voir, la réponse étatique est toujours la même. L’ennemi extérieur et intérieur, collusion d’intérêts, il y a ceux qui ne veulent pas que l’Algérie redresse la tête, ceux qui tiennent à la permanence du chaos. Il faut bien admettre que de tels slogans ne «passent» plus. Il faudrait bien au contraire ouvrir les yeux, ne pas imiter l’autruche qui enfouit la tête dans le sable pour ne pas voir le danger, tout en restant vulnérable.
Sortie de crise? On dit souvent que la crise est multiforme, mais pas de réelle volonté à la caractériser, surtout bien sûr de la part de ceux qui ont le pouvoir de décider. Crise politique? Le pouvoir dit que le pays est définitivement sorti de la crise politique. Puisque les élections ont repris, et qu’elles se tiennent à intervalles réguliers. C’est donc qu’il n’y a plus de crise politique. Un taux de participation aux élections assez bas? Il paraît que cela est normal puisque des pays démocrates comme l’Italie enregistrent de tels taux. Cela signifie que sur le plan de la démocratie, l’Algérie et l’Italie sont au même niveau. Crise sécuritaire? Il y a toujours des éliminations (ou neutralisations physiques de terroristes), mais il en reste encore car il y en aurait de nouveaux jeunes à avoir été attirés par ce métier. Si les forces de sécurité en éliminent souvent, c’est donc que la politique globale mise en œuvre par les pouvoirs publics, les pouvoirs civils, cela s’entend, en amont de l’insécurité, n’a pas réussi à mettre les jeunes à l’abri de la subversion intégriste. Crise des constantes, car il y en a qui en parlent encore? Feu Boudiaf avait une réponse superbe: crise des valeurs. Crise sociale et paupérisation? Le ministre de la Solidarité ne voyait nulle part une telle crise. Il n’y a pas de pauvres en Algérie et nous avons créé plus d’un million d’emplois. On a vu quelles catégories de population étaient recrutées par le groupe Khalifa et surtout pour des postes à l’étranger. Rien qu’avec tout ça, comment cela serait-il possible de s’attendre à ce que les populations soient en fête ce 17 mai et expriment leur gratitude en remplissant des urnes dont on ne sait pas encore pourquoi elles ne sont pas transparentes. Crise économique? On refait toujours le même constat.
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Posté Le : 23/05/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com