Commentaire

Boycott sanction en ce 17 mai 2007? législatives de 1991 et Législatives de 2007. L’explication des choix du peuple n’emprunte pas le même chemin. En 1991, il y a eu vote contre le FLN ou contre tout le système politique? En ce 17 mai, il y a eu boycott contre le FLN ou contre tout le système politique? Zerhouni a pris le soin de préciser que les députés de petits partis admis à l’APN proviennent de grands partis. Du FLN bien sûr, ce qui donne une piste sur le boycott exprimé à l’endroit de ce parti et ses dérivés. Nous nous retrouvons ainsi encore à fournir les mêmes explications officielles, à savoir qu’il s’agit d’un ras-le-bol envers les partis et rien qu’envers les partis. Et nous allons encore faire l’économie d’une vraie solution, comme pratiquement à chaque fois que s’offre l’opportunité. Explication officielle en 1991, la régression ne doit pas se saisir du pouvoir car il y aura un péril certain qui s’exercera sur le processus de démocratisation. Le péril, est-il éliminé aujourd’hui? Il y avait des partis démocrates qui avaient donné leur caution à cette explication officielle. Que sont-ils devenus aujourd’hui, alors que l’interruption des élections de 1991 devait assurer la promotion de la démocratie dans des partis démocrates? Quinze années après, à l’occasion d’élections législatives, là encore les explications éventuellement orientées ou «auto-orientées» ciblent les partis politiques, les députés, rappelant que des promesses n’ont pas été tenues. Pour ce qui concerne les députés appartenant aux partis au pouvoir, oui, ils sont défaillants car ils n’ont pas respecté leurs promesses dans la position qu’ont leurs partis qui conduisent l’action gouvernementale. Par extension, la sanction concerne donc le gouvernement et qui dit gouvernement dit fatalement pouvoir. Si toutes les critiques ciblent les députés et les partis, plus particulièrement ceux qui sont au pouvoir, et non pas le système politique dans lequel ils fonctionnent, ce seront les mêmes contradictions qui seront encore reconduites. N’oublions pas que ce sont les chefs de deux partis de l’Alliance qui s’alternent à la tête du gouvernement.