Algérie

Commentaire



Primauté du parti sur le député Pourrons-nous dire que le 17 mai sera le jour de vérité et qu’on saura, avec précision, si à partir de ce moment-là le pays va réellement sortir de la crise? N’exagérons rien. Ce jour sera mémorable pour ceux qui, pour la première fois, deviendront députés, mais ceux-là devront redoubler d’argumentaires pour convaincre réellement les populations que, cette fois-ci, il y aura du changement pour le pays. Quand bien même vingt-quatre partis participent à ces élections, cela ne voudrait pas dire que nous aurons un paysage politique fragmenté, avec l’obligation pour réunir plus de trois d’entre eux pour constituer une majorité et former ainsi un gouvernement instable car à la merci des «désalliances» et des regroupements à géométrie variable.Mais le parlement pense-t-il de façon critique? Remplit-il l’obligation constitutionnelle de contrôle de l’action gouvernementale, son rôle de médiateur qui le mettrait lui-même au contact de la réalité du terrain, sa mission d’aider le gouvernement à mieux comprendre la situation qui est déjà assez complexe? Serait-ce parce que l’alliance dispose de la majorité absolue que le débat demeure pratiquement bloqué, donc absent, dans l’enceinte du parlement, et que l’opposition soit réduite à son impuissance législative? L’alliance, est-elle une union de partis contre d’autres qui n’ont pas les mêmes idées ou qui n’ont pas les mêmes intérêts?  Les populations aimeraient bien que les députés votent selon leur conscience au lieu d’obéir à des consignes de vote et de substituer leurs intimes convictions aux instructions de leurs partis. Dès lors, point n’est besoin de rendre le gouvernement responsable devant le parlement. C’est toujours dans ce cas une pure comédie qu’un gouvernement en arrive à poser la question de confiance, à part que cela puisse procéder de l’intention de voir se «reconfirmer» une légitimité que ne mettent en débat que l’opposition et la presse. Il s’agirait en quelque sorte de mener une bataille gagnée d’avance, à vaincre sans péril. Le mode de scrutin de liste ne serait pas à même de libérer la conscience des députés puisque les électeurs ont appelé à exprimer leurs préférences aux partis et non pas aux députés qui deviennent ainsi redevables et fatalement «corvéables» à leurs formations politiques. C’est le parti qui mesure son audience et non l’élu. Par le biais du mode de scrutin, selon que celui-ci soit basé sur le scrutin de liste ou le scrutin uninominal à deux tours, il est choisi de rendre le député redevable à son parti ou le parti redevable au député. C’est apparemment le parti qui a la primauté sur l’élu.


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