La stratégie des équilibres
Très probablement que les décideurs intègrent le FLN dans une nouvelle stratégie. Celui-ci a déjà servi selon les besoins ressentis à chaque contexte. Aujourd’hui, les mutations politiques nécessitent donc un changement de vision.
Il n’est plus utile que le FLN soit confondu avec le pouvoir, encore moins avec l’Etat. Les décideurs sont maintenant porteurs d’un jeu d’équilibres politiques dans le champ politique. Cet équilibre permettra que s’instaure une libre union entre des partis qui possèdent des capacités de décision équivalentes et partagées.
L’éviction imposée de Djaballah et l’autre éviction du FFS rendent applicable la stratégie de reconfiguration dans le champ politique du double fait que les «trouble-fête» ou les «empêcheurs de tourner en rond» sont éloignés et même sortis de l’échiquier politique, et que ceux qui y sont intégrés sont normalisés ou normalisables, ayant accepté ou été contraints à accepter les règles du jeu politique.Le chahut de pré-campagne soulevé en Kabylie, en partie autonome et en partie suscité, s’inscrit dans la double perspective d’une éviction du FLN de cette région et de l’offre de celle-ci au RCD. Cette stratégie intègre la donnée que la Kabylie avait la conviction qu’elle était totalement absente de l’APN et que les députés issus de cette région, et élus sur les listes FLN et RND dans les conditions du boycott des élections législatives par le RCD et le FFS, n’étaient nullement perçues comme représentant la Kabylie.
Un RCD en possession de la majorité des sièges de la Kabylie apparaîtrait comme pouvant rendre caduque la volonté du FFS à maintenir la région dans l’opposition. Fort d’une représentation exclusive, il ferait valoir l’existence d’une opposition réelle au Parlement, ou alors renforcerait la diversité et le caractère d’union nationale du Gouvernement s’il décidait de rejoindre celui-ci.
Le chahut soulevé dans d’autres wilayas à l’encontre du FLN, là également chahut pas tout à fait innocent, s’inscrit dans la mise en œuvre de la stratégie de réalisation des équilibres, à savoir diminuer de l’importance du FLN au profit du RCD. Le «dégraissement» du FLN fera quelque peu grossir le RCD en Kabylie et le RND ailleurs.
Quant à la disparition de Djaballah, donc de son parti, car il est impossible que la nouvelle direction soit plus légitime que Djaballah, en témoigne l’exemple d’En Nahda, il s’agira de ne pas mettre HMS en concurrence avec un autre parti islamiste, qui soit en plus dans l’opposition. Un seul parti islamiste suffit et celui-ci doit être dans l’Alliance.
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Posté Le : 28/04/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com