Instrumentation politique de la violence Il semble qu’à chaque fois que la violence augmente, il s’offre l’opportunité de son instrumentation pour l’obtention, de la part du pouvoir, de davantage de concessions. «Je sais qu’il ira encore plus loin», disait du président de la République, l’ancien chef de guerre d’une armée parallèle, à savoir Madani Mezrag, à la veille de la campagne pour la réconciliation nationale. Ce «plus loin» signifie la réhabilitation politique, du moins telle que l’entendait celui-ci qui vient de se manifester pour réclamer le droit à participer aux prochaines élections législatives. Il fait quand même de la politique sans statut précis. Se révolterait-il dans le cas où lui serait affiché un niet catégorique? Certainement pas, puisqu’il avait prévu ce refus en disant, au mois d’août 2005, que «la politique n’est pas l’objectif du musulman aujourd’hui». Il sait ainsi faire alterner les exigences et les renoncements, comme le faisaient les deux anciens leaders de l’ex-FIS, représentant l’un les positions radicales, l’autre les éclaircies conditionnelles pour induire des attitudes contradictoires au sein du pouvoir. Y aurait-il un chef d’orchestre invisible qui distribuerait les rôles au sein de la mouvance islamiste qui occupe tous les espaces, à savoir l’opposition parlementaire, la participation à l’exécutif, les maquis, la clandestinité politique? Certainement que Madani Mazrag n’obtiendra par gain de cause, car l’autoriser à participer aux élections serait un cas de jurisprudence, un précédent qui ouvrirait fatalement la porte au retour de l’ex-FIS qui est toujours en position d’attente. Si les raisons invoquées par le pouvoir, pour ne pas réhabiliter politiquement ceux qui avaient manipulé la religion, ont été énoncées dans la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, par contre ces derniers pensent que cela est dû à leur capacité à remporter les élections. Les anciens chefs de l’AIS veulent retrouver leur liberté d’action en se revendiquant du contenu d’un accord qui n’a pas été publié, si tant est qu’il y eut accord.
Posté Le : 12/03/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com