Les maires, représentants de l’Etat? La sécurité des citoyens? Elle est sans aucun doute une préoccupation constante des pouvoirs publics qui semblent vouloir rester les seuls à intervenir dans la zone régalienne des activités de l’Etat. Mais ne serait-il pas plus efficace d’intégrer les élus dans cette zone, plus particulièrement dans cette conjoncture où monte en puissance la criminalité tandis que le terrorisme nous apprend qu’il n’est pas près de quitter la scène? N’est-ce pas là une charge trop importante et trop dispersante pour les services de sécurité qui ne sont directement aidés dans ces missions ni par l’administration qui semble ne pas trop savoir ce qu’elle devrait faire, ni par les élus dont les attributions en la matière ne sont pas du tout précises, ce qui les laisse en marge des questions de sécurité. Tout se passe alors comme si la délinquance relève des services de sécurité avec pratiquement une démission des autres institutions en amont des insécurités tandis que pour ce qui concerne ce qui est appelé le terrorisme, les DEC à leur époque étaient directement impliqués dans la lutte contre ce type ce violence, pratiquement en tant que «patriotes», mais n’avaient rien à voir avec les autres types d’insécurité. Depuis principalement la dissolution des assemblées élues, donc après janvier 1992, les autorités étaient braquées sur le terrorisme, rien que sur celui-ci, et du fait qu’il n’y avait pas d’élus, la question ne s’était pas posée de penser ou d’être contraint par l’urgence et par l’ampleur de la violence, à formaliser l’intégration des élus dans la gestion de l’état d’urgence, ou plutôt de les mettre sous les ordres de l’autorité administrative de la gestion de l’état d’urgence, c’est-à-dire le ministère de l’Intérieur et les walis pour ce qui concerne la capitale, les régions et les wilayas. Aujourd’hui, à ce phénomène, s’ajoute la délinquance criminelle. Contrairement donc au début de la décennie 90, il y a maintenant des élus, il y a des maires dont les appellations sont algérianisées (présidents d’APC) mais qui comptent pour du beurre pour ce qui concerne la sécurité de leurs administrés, et même pour ce qui concerne la tranquillité publique alors qu’ils sont censés disposer de la confiance des électeurs, mais qui ne semblent, par contre, pas avoir obtenu celle des autorités étatiques. Il est pourtant demandé à ces maires de se considérer comme représentants de l’Etat, ce qui, il faut en convenir, est bien contradictoire avec leur exclusion du champ de la sécurité et de la commission de sécurité de wilaya présidée par le wali.
Posté Le : 07/03/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com