L’obligation d’une révision de la démarche étatique Remontée en puissance de ce qu’on appelle la violence pour n’avoir pas à parler de terrorisme? Nouvelle stratégie terroriste depuis que le GSPC -dont un officiel prédit la mort prochaine- a affirmé son affiliation à Al-Qaïda? Manque de soutien du discours politique à la lutte antiterroriste ou limites atteintes par l’emploi des moyens militaires dans le cadre du système politique actuel? Ces questions s’imposent aujourd’hui, comme est également inévitable la question du pourquoi, car il est incompréhensible que la violence existe encore à un tel niveau d’intensité, qu’elle ne se soit pas inscrite dans la perspective de son extinction en connaissant un regain alors que les discours officiels soulignent le retour de la paix. Depuis l’affiliation du GSPC à Al-Qaïda, la donne politique et sécuritaire a changé. Il ne devrait plus être question de combiner les moyens de la sécurité avec les moyens de la réconciliation car ce qui était un mouvement armé d’essence algérienne s’est donné une paternité étrangère, donc un interlocuteur étranger. La stratégie de lutte devrait donc revêtir un cachet maghrébin depuis qu’il est ainsi apparu que la menace est commune, la tendance étant à la «qaïdatisation» des mouvements armés qui activent au Maghreb. C’est l’état-major d’Al-Qaïda qui se décentralise ainsi en décentralisant le pouvoir de décision sur ce qui devrait être des états-majors de région, sauf éventuellement pour ce qui concerne les interventions à faire dans l’espace extra-arabe et les opérations d’envergure au sein du monde arabe, nécessitant l’emploi de grands moyens. Il est plus qu’évident que s’impose maintenant, au sein du Maghreb, une coopération très étroite entre les services de sécurité maghrébins, surtout que les frontières pour la branche maghrébine d’Al-Qaïda semblent s’effacer. Mais une telle coopération serait-elle efficace si les discours politiques officiels continuaient encore à ne pas converger? Les pouvoirs maghrébins sont désormais condamnés à se ménager, malgré leurs différends, pour réduire ensemble leurs vulnérabilités. Or, il ne semble pas facile pour eux d’oublier leurs divergences, sauf peut-être si la menace est assez sérieuse et est susceptible de faire s’effondrer les régimes en place.
Posté Le : 06/03/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com