Gouverner, c’est dépenser ? On parle de stratégie industrielle au moment où il est d’évidence que depuis des décennies, toute réflexion vraiment stratégique n’a jamais élu domicile dans notre pays. Il est bien arrivé, parfois, que l’on mette une dose d’intelligence dans ce qui paraît être une réflexion stratégique en provenance des pouvoirs publics, mais il faut bien reconnaître que la «réflexion» développée par les «intellectuels», pour donner un contenu scientifique et de prospective des discours politiques, a été conçue et menée de façon à toujours donner raison au pouvoir politique. La crise financière de 1986 n’avait jamais été prévue. Même que le président de l’époque disait que l’Algérie serait à l’abri de toute crise économique qui viendrait à secouer le monde. Inutile d’évoquer l’événement de la fin de la guerre froide. Quand bien même que des efforts soient déployés pour «démontrer» qu’il y a une cohérence dans toutes les décisions prises au sommet du pouvoir, ou plutôt des pouvoirs successifs, il ne s’agit toujours pas d’une réflexion stratégique, laquelle devrait être le couronnement d’une accumulation de réflexions à travers le temps. En terme de réflexion stratégique, nous avons eu un passé difficile dans la mesure où l’interdiction de la libre réflexion avait favorisé des visions personnalisées, ce qui expliquerait qu’aujourd’hui, nous continuons à dépendre exclusivement des ventes des hydrocarbures. Dans la mesure où les gouvernements successifs n’ont jamais créé de ressources alternatives aux recettes provenant de la vente des hydrocarbures, on pourrait se laisser aller à la tentation de soutenir qu’ils ont tous échoué. Il est alors facile de gouverner s’il ne s’agit que de dépenser l’argent du pétrole, au point où on pourrait dire que gouverner, c’est... dépenser.
Posté Le : 24/02/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com