Algérie

Commentaire



Comme d’habitude, l’Afrique attendra... Les pays africains s’engagent à s’interdire l’accès à l’arme nucléaire au moment où les grandes puissances continuent à accroître la puissance de leurs armes nucléaires et la précision des missiles chargés de les véhiculer à destination de la cible visée. Serait-il normal que les pays africains refusent de développer le nucléaire militaire alors qu’Israël, l’Inde et le Pakistan ont pu développer le leur sous la bienveillance ou le laxisme sélectif des grandes puissances et de l’AIEA? Non pas que les pays africains se doivent de se mettre au même niveau que les puissances nucléaires en terme de menaces et parades, mais il faudrait que soit imposé, d’une part, le désarmement nucléaire des puissances possédantes et, d’autre part, l’interdiction pour les pays du seuil de franchir ce seuil justement. La course à la puissance se fait à la fois sur le plan militaire, par le développement du nucléaire militaire et l’amélioration de ses performances, et sur le plan économique. Qu’au moins, en compensation du renoncement de l’Afrique à la possession de l’arme nucléaire, les pays riches du G8 s’engagent à ne ménager aucun effort pour l’aider à s’émanciper sur le plan du développement. Le problème, cependant, est que l’Afrique sera le seul continent à ne faire que des concessions, sans rien obtenir en échange. Les pays riches s’amuseront encore à faire des promesses aux pays africains et ces derniers s’amuseront encore à les croire, avec les risques très probables que ce qu’on appelle les aides au développement seront à nouveau très amincies. Et pourtant, l’Afrique, par le biais du Nepad, s’annonce beaucoup plus sérieuse et déterminée qu’auparavant. L’Afrique, lors cette conférence, parlera du nucléaire à des fins civils ; l’AIEA réitèrera la disponibilité du monde entier à l’aider à maîtriser l’usage civil du nucléaire ; on y parlera de la paix et du désarmement... Une fois les lampions éteints, chacun retournera chez soi en se donnant rendez-vous pour d’autres conférences. L’Afrique, comme d’habitude, attendra. Elle attendra longtemps.


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