Commentaire

Cinq scénarios pour la Palestine L’Autorité palestinienne et non pas une autorité d’un Etat souverain. Le piège avait commencé déjà à prendre forme; une autorité dépouillée des moyens de son exercice. Des élections, oui, mais des élections qui donnent Hamas gagnant. Et pourtant, ce sont les Etats-Unis, plus particulièrement, qui voulaient d’un chef de gouvernement palestinien doté de larges prérogatives, assez pour marginaliser Arafat. A l’époque, les Etats-Unis disaient que «Arafat n’aimait pas son peuple». Ils ont voulu un chef de gouvernement qui ne dépend pas trop du président de... l’autonomie. Ils l’ont maintenant, mais n’en veulent plus car il s’agit d’un gouvernement formé par Hamas. Et qui dit Hamas dit résistance. Par contre, qui dit Mahmoud Abbas ou le Fatah dit dialogue. Deux démarches définies, présentées comme incompatibles, alors qu’elles devraient être complémentaires, car l’occupation militaire de la Palestine continue toujours. Dans ces conditions, comme Israël appuie les phases de dialogues par la répression, l’Autorité palestinienne devrait, à son tour, appuyer les phases de dialogues avec Israël par la résistance. Or, la résistance, c’est Hamas, le dialogue, c’est le Fatah. Mahmoud Abbas croit qu’il se sortira de l’impasse en procédant à des élections anticipées, législatives et présidentielle. Combien de chances a-t-il pour créer une autre configuration politique? Les élections peuvent infirmer ou confirmer la configuration actuelle. Il peut sortir des urnes une majorité parlementaire pro-Abbas et le président Abbas lui-même. Le président Abbas sera ainsi le maître absolu et Hamas retournera à l’opposition contre Israël et Abbas. Il peut également sortir des urnes une majorité parlementaire et un président, tous les deux appartenant à Hamas. Il serait vraiment intéressant d’étudier ce cas qui amènera éventuellement Israël à réoccuper toute la Palestine, en même temps qu’il y aura risque de guerre civile. Un autre cas également défavorable pour Abbas pourrait se produire, à savoir que les électeurs palestiniens préfèrent conserver la configuration politique actuelle. C’est à prendre où à laisser. Ceci revient à dire que les Palestiniens veulent combiner le dialogue avec la résistance et la moralisation de la gestion des affaires publiques. Un autre cas intéressant pourrait également se produire, à savoir un président de Hamas et un gouvernement du Fatah. C’est une configuration qui inverse celle actuelle. Un autre scénario est à prévoir: le boycott par Hamas et l’ouverture d’une ère d’incertitude.