Corruption et commerce extérieur La démonopolisation du commerce extérieur avait été présentée comme devant largement et efficacement contribuer à la lutte contre la corruption. Il était aussi reconnu officiellement que la corruption existait à grands niveaux, mais à quel niveau de responsabilité? En tout cas, c’était ce que laissait entendre Abdelhamid Brahimi avec son pavé dans la mare, à savoir que le montant des «gains « qu’avait apporté la conception à ses auteurs était de 26 milliards de dollars, l’équivalent de la dette extérieure à l’époque. Ces 26 milliards étaient, bien sûr, placés à l’étranger. Le Chef du gouvernement Hamrouche l’avait estimé à plus de 26 milliards de dollars, selon le principe du «10%». On se rappelle également du député suisse Jean Zegler qui disait que le gouvernement algérien pouvait déclencher le processus de récupération des fonds détournés par un simple fax adressé aux banques suisses, ce qui fit ironiser la presse qui écrivait que «le gouvernement algérien n’a pas de fax».Celui qui a le monopole sur les achats, c’est-à-dire sur les importations, est fatalement soumis à des offres de corruption de la part des fournisseurs étrangers entrés dans le commerce. La tentation de corrompre et celle de se laisser corrompre sont grandes, car «celui qui travaille dans le miel doit goûter à celui-ci». C’était quoi la démonopolisation sur le commerce extérieur? Il s’agit de ne plus laisser l’entreprise publique détenir un monopole sur les importations liées à son domaine d’activité, mais de partager ce monopole entre différents importateurs «privés». Avant la monopolisation, il y avait l’entreprise publique et ceux qu’on appelait les «trabendistes». Ces derniers se débrouillaient eux-mêmes, hors circuits bancaires, la devise nécessaire à leurs importations. Après la démonopolisation, la somme en devises allouée aux importations était distribuée par l’Etat, via les banques publiques, à des opérateurs privés qui avaient ouvert des registres de commerce «import-export». C’est toujours donc la même «devise» détenue par les pouvoirs publics. Or, on a vu que cela ne réglait pas le problème de la corruption puisqu’on signale des registres utilisés sous des prête-nom ouverts au nom d’handicapés mentaux, femmes au foyer, avec des adresses fictives, même celles des cimetières. Le cercle n’avait fait que s’élargir ; un partage en quelque sorte.
Posté Le : 16/12/2006
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com