Algérie

Commentaire



Malgré la volonté du président... Il est, ô combien, pathétique de voir le président nous apparaître comme se forçant parfois à ne pas laisser les éventuelles séquelles de son ancienne maladie prendre le pas sur sa capacité, son endurance, sa concentration comme dans un combat où il voudrait encore faire appel à toutes ses forces pour le gagner. Il est pathétique de voir le président presque sur le point de supplier les investisseurs étrangers, arabes cette fois-ci, de venir investir en Algérie. Pour quelqu’un qui a été du côté de la révolution et non dans le camp d’en face, pour quelqu’un qui gère le pays dans le contexte où les jeunes et les cerveaux perçoivent que leur salut est à l’étranger, il ressent sûrement une profonde déchirure interne de souffrir de la contradiction qu’il y a entre la loi qui «positive» le colonialisme, la condamnation de celle-ci par l’Algérie officielle, et les aspirations cumulées, depuis longtemps, d’éventuellement la majorité des jeunes à aspirer au visa et à leur installation à l’étranger, en France plus particulièrement, sans parler du désir d’y acquérir la nationalité. A n’en point douter, le président aspire réellement à construire l’Etat de droit dont il parle souvent. A n’en pas douter, le président aspire beaucoup à ce que s’installe en Algérie une économie de marché qui prenne le relais de la dépense publique et de l’endettement étatique dans le financement du développement.A n’en pas douter, le président voudrait bien que revienne une paix durable qui n’aura pas à être maintenue par l’emploi permanent de la coercition, mais par la volonté générale qui découlera de la réconciliation nationale. A n’en pas douter, il pense au salut de l’Algérie, à la pleine souveraineté de celle-ci dans le cadre d’un ensemble régional intégré. Il n’a pas dépendu de lui qu’il y ait eu de nombreux détournements car il ne lui appartient pas de se démultiplier et d’avoir l’œil sur tout. Il n’a pas dépendu de lui qu’augmente ainsi la criminalité, ou que se multiplient les émeutes locales. Il ne lui appartient pas d’être dans tous les quartiers d’Algérie pour prévenir, servir de médiateur, désamorcer les crises. Il n’a pas interdit à l’APN de se saisir du débat, même de celui qui peut fâcher ou de contrôler l’action du gouvernement ou d’engager des enquêtes parlementaires. Quand bien même qu’on dise de lui qu’il est la seule source du pouvoir et que rien ne peut se faire sans lui, on ne peut pas soutenir qu’il puisse être tenu pour responsable de tout ce qui se décide et se fait dans les institutions, les administrations, les entreprises. Comme tout président au monde, il ne peut gérer ni ne peut contrôler lui-même la chaîne de fonctionnement, c’est-à-dire la totalité du processus de traduction des orientations en politiques d’action et de mise en œuvre de celles-ci de la même façon qu’il ne peut pas connaître tous ceux qu’il a nommés. Alors, la question devrait se poser de savoir pourquoi en dépit de la forte volonté du président à relancer l’économie, à moraliser la vie publique, à donner un espoir aux jeunes, à construire l’Etat de droit, à instaurer en conséquence la quiétude publique, il est malheureusement à constater que bien des attentes ne sont pas encore au rendez-vous, le président étant lui-même le premier à l’avoir fait remarquer. Faudrait-il là, également, réclamer une commission d’enquête indépendante, pour établir un diagnostic indépendant et identifier les raisons pour lesquelles tous les pouvoirs successifs n’ont pas abouti à leurs aspirations?


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