Algérie

Commentaire



Douleur partagée, responsabilité occultée Sarkozy fait tout son possible pour ne pas paraître avoir intégré sa visite en Algérie dans le cadre de sa campagne électorale. En conséquence, il se présente en ministre de l’Intérieur et chargé de mission du président Chirac, ce qui lui a permis de déborder quelque peu du champ normal des activités de ministre de l’Intérieur. Peut-être futur président de la République, il tient à ne pas hériter des questions qui fâchent, ce qui lui fait dire qu’il faudrait tourner la page sur de telles questions, manière intelligente de dire qu’il ne faudrait plus revenir sur l’histoire en termes politiques. Ceux qui s’attendaient à une repentance en ont pour leurs frais. D’abord, en tant que ministre de l’Intérieur, cela ne fait pas partie de ses attributions d’engager son pays sur une telle voie. Ensuite, il n’avait pas reçu pour mission, de la part de son président, de s’engager sur cette voie. Il a quand même réussi, en se recueillant au mémorial du soldat inconnu, et en se rendant à Tibhirine où résidaient les moines trappistes assassinés par les GIA, presque à faire passer le message selon lequel les morts sont à déplorer des deux côtés.Sarkozy a terminé sa mission. Il est venu dire ce qu’il voulait dire, ne tenant nullement compte de ce que certains des officiels voulaient le voir dire. Pas de repentance ni d’excuses. C’est l’histoire un point c’est tout, il faut l’assumer certes, ce qui lui a fait dire que le système colonial est injuste et qu’il a fait beaucoup de souffrances des deux côtés car la douleur est partagée. Douleur partagée, responsabilité ignorée, il s’agirait en quelque sorte d’une tragédie bi-nationale. Sarkozy semble proposer une réconciliation sans emprunter le chemin de la recherche de la vérité, de la justice et de la repentance. C’est presque du déjà vu de ce côté-ci de la Méditerranée.


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