Algérie

Commentaire



Rabah Kébir sur le chemin de sa domestication L’Algérie ne sera peut-être jamais démocratique dans le sens plein du terme, car les islamistes ne le voudront pas, ainsi d’ailleurs que le Pouvoir (ou le système) car il tient à sa propre pérennité. De la même façon, l’Algérie ne sera jamais islamiste (ou théocrate) dans le sens plein du terme, car les démocrates ne le voudraient pas, ainsi d’ailleurs que le Pouvoir (ou le système) car il tient à sa propre pérennité. Le Pouvoir, donc, est menacé à la fois par une démocratisation rapide du système politique et, également, par une islamisation de ce système. L’Algérie paraît ainsi avoir les démocrates les plus radicaux du monde arabe, mais aussi les islamistes les plus radicaux du pays.Alors, soupçonner le Pouvoir de préparer l’accès aux commandes de l’Etat en faveur des islamistes serait ignorer que le Pouvoir ne se transmet pas par les élections. De la même façon, le Pouvoir n’est pas en train de préparer les conditions d’accès au commandement par les démocrates. Faudrait-il alors surestimer Rabah Kébir et lui prêter assez d’intelligence politique pour que celui-ci croit pouvoir emprunter le chemin qui l’amènera à une position dominante dans le champ politique et, pourquoi pas, à rééditer le scénario des années 90? Le Pouvoir serait-il assez naïf pour accepter sa mise en péril par un parti qui aurait été créé par Rabah Kébir qui ne fait guère l’unanimité parmi ses anciens compagnons? D’abord, il faudrait tenir compte du fait que tout parti créé après 1962 se confond avec son leader, exactement comme le wali se confond avec la wilaya, le ministre avec le ministère, etc. On a vu que les chefs des partis sont demeurés les mêmes, comme on a vu avec Djaballah combien est maintenant vide Ennahda, son ancien parti duquel il a été éjecté. Kébir ne peut pas devenir un pôle puissamment opposé au FLN car il ne sert à rien de se comparer au FLN en terme de force, car le FLN n’est rien ; il n’est pas au pouvoir et ne l’a jamais été. C’est le Pouvoir qui a changé de stratégie. Au début des années 90, principalement en 1992, le Pouvoir avait mis au point une stratégie destinée à provoquer des dissidences au sein de la direction du FIS dissous. Rappelons-nous Sassi Lamouri récompensé par un poste de ministre. Mais il était apparu à l’évidence que les dissidents ne pesaient pas lourd car le FIS était pratiquement la propriété de Abassi et Benhadj. Le Pouvoir a choisi aujourd’hui de préparer les conditions pour que Rabah Kébir ne soit pas représentatif de tout du FIS, qu’il soit désavoué par ses anciens compagnons avant de l’autoriser à créer un parti qui ne sera, peut-être, soutenu que par l’ex-AIS. Kébir ne pourra ni redonner corps à l’ex-FIS, ni acquérir une influence à exercer sur le GSPC, lequel a sciemment prêté allégeance à Al-Qaïda pour se démarquer de toute tutelle politique islamiste intérieure à l’Algérie. Bachir Medjahed


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