Commentaire

Un pilier islamique au sein de l’UE ? Le président français a réitéré l’exigence de la reconnaissance par la Turquie du génocide qu’elle a commis contre le peuple arménien, comme condition pour une candidature à l’intégration dans l’Union Européenne. Cette exigence ne fut pas la seule quand on se rappelle que les dirigeants turcs ont été sommés de régler la question de la minorité kurde et de reconnaître l’Etat chypriote grec. Cette fois-ci, c’est le plus grand obstacle qui se pose à la Turquie sur le chemin d’une intégration, qui n’est d’ailleurs pas certaine au vu du débat que la candidature turque a suscité au sein de la classe politique française.Au moment où le pape commet un impair envers l’Islam sans présenter ses excuses, seulement ses regrets, au moment où s’accroît la pression américaine à propos du GMO, ou du nouveau Moyen-Orient, au moment où le terrorisme est lié à l’islamisme, confondu avec l’Islam, il semble qu’il s’agit d’une convergence dans l’offensive par le monde occidental. N’oublions pas que la Turquie a pour religion l’Islam. N’oublions pas également que la Turquie est considérée comme la pièce maîtresse de la géostratégie américaine dans toute la région, et qu’intégrée à l’Union Européenne, elle y jouera un rôle essentiel en faveur des Américains qui s’appuieront ainsi aussi bien sur la Turquie que sur les pays de l’Est pour asseoir leur domination sur l’Europe. L’exigence supplémentaire concernant la reconnaissance du génocide viendrait-elle compliquer un peu plus l’équation de l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne, une entrée qui favoriserait le pilier musulman en Europe? Bachir Medjahed