Algérie

Commentaire


Primauté du patriotisme ethnique en Irak Le président de la République irakienne, le Kurde Jalal Talabani, souhaite que les forces armées américaines restent en Irak le plus longtemps possible tandis qu’un conseil islamique sunnite critique cette déclaration. Deux attitudes contradictoires. Quand bien même il apparaît que le chaos menace sérieusement l’Irak, il serait utile pour la compréhension des attitudes de différentes communautés à ce sujet de savoir d’abord si réellement il y a des dividendes que l’une de ces dernières ou que chacune d’entre elles pourrait en tirer, car lorsque prévaut une logique ethnique doublée d’une logique confessionnelle, le patriotisme fondé sur ces deux caractéristiques ou sur l’une d’elles a la primauté sur le sentiment national. L’exemple, nous allons le chercher en Irak en comparant sommairement entre deux périodes distinctes, l’avant et l’après Saddam, et ce, pour montrer d’abord que seule la cohésion nationale offre un espace de défense nationale et, ensuite, que la répression ethnique suite au déni culturel, et qui se traduit par le rejet d’une identité collective et intégrante, peut entraîner l’affaiblissement du sentiment national et une position de probable bienveillance à l’égard d’une menace extérieure.Du règne de Saddam, il lui était reproché d’avoir fait bombarder au napalm ou par des produits dits chimiques des populations kurdes et d’avoir fait massacrer des populations chiites qui avaient tenté de s’insurger. Les Kurdes étaient accusés de lutter pour leur autonomie, étant une minorité réprimée, tandis que les chiites, pourtant majoritaires, étaient tenus éloignés du pouvoir, également par la répression. Le potentiel de révolte était en permanence très grand. Les sunnites, minoritaires, étaient au pouvoir par le biais bien sûr de la pratique de la dictature et de la répression. Suite à l’occupation militaire de l’Irak, par les Américains plus particulièrement, la cartographie politique a changé et les cartes ont changé de mains avec un président kurde, un chef de gouvernement chiite alors que les sunnites se retrouvent dans l’opposition... armée. Deux symboles de ce changement. Le premier est celui de la coopération entre les forces occupantes, à savoir les militaires américains, avec les forces gouvernementales irakiennes dans la lutte contre la résistance, principalement sunnite. Le deuxième est celui de la nature de l’ethnie à laquelle appartiennent les deux magistrats chargés de juger (et certainement de condamner à mort) Saddam. Ce dernier, qui est sunnite, n’est pas jugé par un magistrat sunnite. Autant, donc, pour l’Irak que pour les pays arabes, il importe de tenir compte des diversités dans le sens de leur reconnaissance et de leur intégration. Bachir Medjahed
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