Commentaire

Kebir est pressé, et il y a de quoi Le retour de Rabah Kebir est présenté comme la clé devant ouvrir les portes qui étaient restées fermées devant la paix. Mais, d’entrée de jeu, celui-ci a joué sa crédibilité en lançant l’appel au désarmement. Dans l’hypothèse où son appel ne reçoit pas d’écho favorable, il intègre les rangs comme n’importe quel «politique» qui a démontré qu’il n’a aucune influence sur les groupes armés en activité. A la limite, il deviendra un «repenti» aux yeux des irréductibles du GSPC et, en tant que tel, il deviendra une cible comme le furent les autres «repentis». Si Kebir n’a donc aucune influence sur les groupes armés, ceci revient à dire qu’il ne peut nullement contribuer au retour de la paix, pourquoi alors son retour et, plus particulièrement, après le 31 août, limite théorique de la validité de la disposition portant extinction des poursuites judiciaires ?Tant que dure la violence et tant qu’il apparaît que Kebir, dans ces conditions, n’est plus un élément de la solution, ce dernier rejoindra les rangs des ex-dirigeants de l’ex-FIS et sera un ex, quand bien même il serait autorisé à créer un parti, car celui-ci n’apparaîtra jamais comme une reprise ou un prolongement du FIS. Un parti appartient à ses dirigeants principaux, à ses membres fondateurs les plus en vue car, en Algérie, pour le moment, tout parti reste confondu avec son chef ou ses chefs. On l’a bien compris avec Djaballah, et pas seulement avec lui. Le FIS était confondu avec Abassi et Benhadj, et Kebir n’en était qu’un second couteau qui, maintenant, estime que s’ouvre à lui une opportunité qu’il ne devrait pas laisser échapper avant que la situation actuelle n’évolue vers sa péremption. Et cela reste quand même fort possible. Rabah Kebir sait donc qu’il a intérêt à forcer les portes de l’histoire. N’est-ce pas que le FIS allait voler de victoire en victoire, jusqu’à l’interruption de ses activités et sa dissolution qu’il n’avait pas prévues? Bachir Medjahed