Algérie

Commentaire



Quel terrorisme à combattre ? Surprise et inquiétude en cette journée du 11 septembre aux Etats-Unis. Comment une hyperpuissance peut-elle receler autant de vulnérabilités dans sa sécurité intérieure? A cette surprise s’ajoute l’inquiétude du fait que l’auteur de frappes aussi terribles n’est pas une puissance militaire concurrente mais un mouvement qui ne possède pas d’Etat, ce qui complique davantage l’équation de sécurité et plus encore celle de la riposte. Et pourtant, deux ambassades américaines en Afrique ont été déjà frappées mortellement, et Bill Clinton avait même affirmé que, «désormais, le danger ne provient plus des silos nucléaires mais des camions piégés». Il était encore très loin de seulement imaginer que le danger proviendrait du ciel et serait véhiculé par les avions civils américains.   Les états-majors de défense américains ainsi que leurs services de sécurité savaient bien que les intérêts américains continueraient à être frappés dans certaines parties du Globe, mais jamais sur leur propre territoire. Et pourtant, il y a bien eu un attentat à l’explosif perpétré déjà contre le «World trade center», mais c’est du déjà oublié. L’exemple de l’attentat du 11 septembre 2001 a démontré que des composantes du terrorisme, seule a été prise en compte celle qui a eu des implications sur le territoire américain. On se souvient que, l’Algérie, durant la décennie 1990, a été complètement mise en quarantaine pour la raison que les pays occidentaux n’avaient pas de la situation interne algérienne la conviction qu’il s’agissait de terrorisme, alors qu’ils qualifiaient celle-ci de conflit interne armé ou de guerre civile, ce qui correspond d’ailleurs à leur traditionnelle grille de lecture qu’ils ont l’habitude de plaquer sur tous les conflits en Afrique. L’Algérie, pourtant, avait attiré à maintes reprises leur attention sur le fait que, d’une part, le terrorisme a un caractère transfrontalier, qu’il faudrait le définir consensuellement pour, au moins, savoir qui il faudrait combattre, et que, d’autre part, il faudrait que la communauté internationale s’engage dans une coopération opérationnelle. Cependant, l’Assemblée générale des Nations unies a mis la charrue avant les bœufs. En cette fin du mois écoulé, elle avait décidé que sera mise en œuvre une stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme sans une définition consensuelle du concept de terrorisme, ce qui, à nouveau, impliquera des amalgames entre lutte contre l’occupation et terrorisme et entre Islam et terrorisme. Il faudrait bien reconnaître que les Etats-Unis ont été un facteur d’aggravation du terrorisme. Au nom de la lutte internationale contre le terrorisme, ils ont poursuivi des objectifs qui n’ont rien à voir avec cet engagement, tel que se placer partout dans les pays anciennement sous influence soviétique, là également où il existe des champs pétrolifères et là aussi par où transitent les navires pétroliers. Ils ont dévié des missions officielles qu’ils s’étaient publiquement fixées pour occuper l’Irak, objectif là encore qui n’a rien à voir avec la lutte contre le terrorisme. Dans ce dernier cas, bien au contraire, ils ont offert le territoire irakien à El-Qaïda sans avoir réussi à chasser cette dernière d’Afghanistan. Quel terrorisme à combattre quand la politique américaine en produit davantage?   Rochdi Ould Yahia


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