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Des rapports de force et rien d’autre Il y a bien eu des appels au cessez-le-feu, plus formulés ou murmurés que fermes et contenant la menace de procéder à la prise de mesures de contrainte à l’égard de la partie qui devient sourde à ces appels. Des mesures internationales de force contre Israël? Qui parmi les grandes puissances oserait franchir ce pas? D’abord, Israël est une puissance nucléaire. Rien qu’à ce titre, elle peut s’estimer autonome en matière de décision, car la possession de l’arme nucléaire définit l’indépendance dans sa décision, ce qui explique pourquoi tant de pays aimeraient en avoir. Ensuite, Israël fait jouer le sentiment européen de culpabilité pour ce que les nazis européens ont fait aux Juifs, et les aides apportées aux premiers par le fascisme italien et le gouvernement français de Vichy pour ce qui concerne les déportations. Il y a également le facteur civilisationnel qui joue en faveur d’Israël. Ne dit-on pas civilisation judéo-chrétienne par rapport à civilisation arabo-musulmane? On ne peut plus critiquer en Europe Israël sans les accusations immédiates de faire de l’antisémitisme. Si critiquer est un tabou, qu’en sera-t-il de ceux qui le condamneront, qui exigeront qu’il se conforme au droit international? Parce qu’il s’agit d’Israël, les puissances qui appellent au cessez-le-feu ne le font pas d’un ton ferme mais d’un ton mesuré. Condelezza Rice ne s’est pas trop engagée sur l’obligation d’un cessez-le feu qu’elle réclame du bout des lèvres. Par contre, elle a été intransigeante sur le désarmement de Hezbollah, sans rappeler le sort des fermes Chebaâ occupées par Israël et qui avaient servi de principales motivations pour justifier la résistance. En tout cas, le nouvel ordre mondial qui se dessine sera fondé sur les rapports de force et pas sur le droit international, ou le sentiment. Il sera fondé sur la force au service des intérêts.