Commentaire

Neutraliser le Hezbollah pour isoler l’Iran Il y en a qui croient qu’il est encore possible que les pays occidentaux puissent disposer d’assez d’influence sur Israël, ou qu’ils puissent disposer d’une volonté et d’une capacité à exercer des pressions sur Israël, alors que les Etats-Unis, parrains d’Israël, s’opposent à tout cessez-le-feu avant que les objectifs visés par Israël ne soient atteints. Israël poursuit des objectifs qui sont autant ceux des Etats-Unis qui considèrent toujours que combattre le Hezbollah ou Hamas fait partie de la stratégie de lutte mondiale contre le terrorisme tel que cela a été défini par l’administration américaine. D’une part, il faudrait repousser le Hezbollah le plus loin possible des frontières israélo-libanaises de façon à ce que ses tirs de roquettes ne soient pas menaçants pour la population israélienne. Mais le plus important pour les Israéliens s’intègre dans la mise en œuvre de la politique américaine de la guerre préventive, à savoir rendre le Hezbollah inactif dans le cas ou l’option militaire, commandée par le nucléaire iranien, viendrait sérieusement à être mise sur le tableau. Comment isoler l’Iran des relais qu’il pourrait activer dans le cas où une guerre est menée contre lui? La stratégie d’encerclement de l’Iran est de toute façon entrée dans la phase de sa mise en œuvre depuis les attentats du 11 septembre 2001 et dont la première étape a été la guerre contre les taliban en Afghanistan. Là où n’existent pas les forces de l’Otan, il y a les troupes américaines qui, progressivement, menaient une entreprise d’encerclement de l’Iran en prenant pied dans le Caucase, en Asie centrale, en Afghanistan, au Pakistan, en Turquie et en Irak. Il restait encore comme soutien à l’Iran l’Etat syrien, et comme relais le Hezbollah chiite libanais. L’Iran a certainement compris que ce sont les Etats-Unis qui ont insufflé la guerre contre le Liban pour neutraliser ou affaiblir le Hezbollah, éloigner le gouvernement libanais de la Syrie en modifiant la donne politique au Liban, à savoir chasser du pouvoir tout pro-syrien. La Syrie a également compris que son tour risque d’arriver, à moins qu’elle ne se range du côté israélien, c’est-à-dire américain, et couper ainsi toute relation de soutien avec l’Iran.