Algérie

COMMENTAIRE


Les riches resteront riches A chaque fois qu’une loi est «pondue» en Algérie, les Algériens se demandent instinctivement à qui va-t-elle profiter ? Car le commun des mortels n’en prend connaissance qu’après qu’un cercle d’initiés en ai profité et amassé des fortunes colossales que les démunis ne font que constater en se posant la question d’où proviennent-elles? Il n’y a qu’à voir le nombre de nouveaux riches -de plus en plus jeunes, d’ailleurs- qui se pavanent au volant de voitures qui valent le prix de quatre appartements pour s’en convaincre. A peine sorties des chaînes de montage, les grosses cylindrées rivalisent en chrome et en nombre sur les boulevards de toutes les villes du pays. Parler de ce type de voitures renvoie, justement, à la loi des Finances complémentaire 2006 qui prévoit deux nouveautés, trop louches, pour ne pas se demander à qui elles profiteront. L’une d’entre elles concerne la diminution des primes d’assurances pour les grosses cylindrées -les petites bêtes évoquées précédemment- ainsi que l’abaissement de l’IBS, l’impôt sur le bénéfice, qui passe de 30 à 25%. Ce qui est sûr, ce ne seront ni les salariés de la Fonction publique qui attendent une augmentation, ni les retraités à qui l’on vient de relever la pension à 10.000 dinars ou encore les travailleurs qui n’ont pas perçu leurs dus depuis plusieurs mois qui seront concernés par ces deux dispositions. Reste, alors, ceux qui ont les moyens de s’offrir des usines ou de petites bombes rutilantes et «quatraquatralisées» et dont on ne peut même pas apercevoir le visage -ils voyagent en cachette sous des vitres teintées. Des justiciables que le fisc est censé traquer pour -non pas leur demander des comptes- mais pour tenter de leur soutirer un peu d’argent afin de remplir un tant soit peu leurs fiches de déclarations. Comment espérer qu’un petit agent puisse se présenter chez l’un d’eux et lui agiter sous le nez des déclarations en contradiction avec les signes extérieurs de richesse quand les pouvoirs publics se mettent de la partie et lui allègent ses charges? 5% de moins sur l’IBS représentent 50 millions de centimes pour une société qui a un chiffre d’affaires moyen de un milliard de centimes. Ce qui représentera, ramené au mois, une augmentation de ses revenus de 4 millions de centimes obtenue sans négociations et sans délais. On reste loin, très loin des 1.000 à 5.000 dinars obtenus au prix de déclarations et contre-déclarations qui iront, de toutes les manières, dans des augmentations de produits qui ne tarderont pas à venir. Sournoisement.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)