Algérie - Revue de Presse


Je tends la mainBoudiaf a été assassiné le 29 juin 1992, soit moins de 6 mois après son retour au pays. Cela fait plus de 14 années qu’il s’en est allé, dans des circonstances tragiques, des circonstances non encore éludées à ce jour, sauf à constater que Boudiaf, président de la République, était ainsi l’homme le moins bien protégé des officiels. Reparler de Boudiaf en tant qu’historique ? En tant que Président ? Faudrait-il faire un zoom sur les conditions de sa venue, ou celles de son assassinat ? Du combat contre la maffia politico-financière qu’il n’avait pu mener ? Boudiaf était revenu car il avait la conviction qu’»il pouvait apporter une solution à l’impasse politique dans laquelle se trouvait le pays. Mais, quand il était venu, c’était pratiquement trop tard. Il ne pouvait pas, en quelques mois, réparer les erreurs politiques et même économiques commises en trois décennies. Guemar était consommé et l’interruption des élections était également consommée. Malgré Guemar, le FIS a été incité à participer aux élections et, malgré l’incarcération de ses deux leaders, ce parti était encore pratiquement supplié par les pouvoirs publics de l’époque de participer aux élections. Etait-ce la montée en puissance d’un parti qui avait été interrompu, ou était-ce celle du cadre d’organisation sur lequel allaient prendre appui les groupes armés pour se structurer ? Alors, quand on revient sur l’assassinat du président Boudiaf, par quoi faudrait-il commencer, sachant que son parcours politique avait progressé sous le sceau du patriotisme et que c’était également le patriotisme qui l’avait amené à accepter de revenir en Algérie pour tenter de « sauver « le pays, car ce pays était réellement en naufrage, en perdition. La preuve : il est encore à rechercher la paix quatorze années après l’assassinat du président Boudiaf et quarante deux années après l’indépendance nationale. Boudiaf avait dit «Je tends la main.» Ceux qui avaient décidé de son assassinat, si la thèse de l’acte individuel de Boumarafi n’est pas retenue, n’avaient pas tendu la leur.


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