Commentaire

La présidence renouvelle ses hauts fonctionnaires Les institutions ne sont pas fatalement les lieux de stabilisation ou de déroulement normal des carrières des hauts fonctionnaires. Ces derniers, plus particulièrement, savent très bien, dès leur nomination, que leurs fonctions sont précaires et révocables et que la mise fin à leurs fonctions est dispensée de toute obligation d’explication. Plus on monte dans la hiérarchie, plus on devient vulnérable du point de vue de la stabilité et plus l’institution est élevée, plus il est certain que la menace d’une mise fin à fonction est suspendue au-dessus des têtes. Ces temps-ci, la présidence de la République renouvelle ses effectifs de hauts cadres, par des chartes entières, dit-on. Tout le monde a remarqué que le discours du président a changé d’orientation. Le président adresse beaucoup de reproches à ceux qui sont chargés de la mise en œuvre de son programme. Il a de moins en moins confiance en eux, et cela concerne aussi les membres du gouvernement que les walis. Cela concerne également, par voie de conséquence, les hauts cadres qui activent à la présidence de la République. Si le programme accuse du retard, si la criminalité augmente apparemment beaucoup, si les réformes ne vont pas assez vite, s’il y a encore beaucoup d’obstacles administratifs, si les émeutes localisées sont tournantes, si les grèves se multiplient, quelque part, la responsabilité se déplace aussi du côté de la présidence, c’est-à-dire du côté des hauts fonctionnaires qui n’ont pas du tout innové pour fournir des solutions au président. Dans ces conditions, il est naturel que le président, en passant à une étape correctrice, se donne les ressources adéquates en renouvelant les hauts fonctionnaires qui sont sensés contribuer à son éclairage. Les hauts fonctionnaires doivent savoir qu’on ne fait pas carrière à la présidence et qu’il ne faudrait pas trop longtemps y séjourner. Ou c’est la promotion rapide ou, fatalement, c’est la sortie sans félicitations. Par contre, il n’est pas certain que les nouveaux hauts fonctionnaires qui viennent soient meilleurs que ceux qui sont partis, car le mode de cooptation est toujours le même...