Algérie - Revue de Presse


Noir pour un camp, blanc pour l’autre C’est une tradition que tous les pouvoirs successifs possèdent un grand penchant pour l’unilatéralisme et accusent l’opposition de bâtir sa stratégie sur le meilleur usage à faire de la crise. Mais, l’opposition aura beau accuser le pouvoir, les pouvoirs successifs, d’entretenir la crise pour faire prévaloir son autoritarisme, il ne s’en déduira aucune implication. L’opposition est sans cesse accusée de faire dans le pessimisme et celle-ci accuse le pouvoir de faire dans l’optimisme et d’en faire trop même. L’optimisme n’a jamais quitté les rangs du pouvoir et le pessimisme n’a jamais quitté les rangs du pessimisme. C’est, de toute façon, devenu une tradition que chacun s’évertue, parfois sans argumentation solide, à justifier son appartenance à un camp, quand bien même son arrimage est fonction des intérêts plutôt que des convictions. De la périphérie vers le centre du pouvoir, le soutien, ou plutôt l’identification à ce dernier, devient de plus en plus bruyant et de moins en moins valide en terme d’argumentation. Plus certains, mus par des intérêts, s’efforcent de convaincre, comme ils s’efforçaient de le faire en faveur de tous les pouvoirs successifs, moins ils arrivent à convaincre et desservent le Président plus qu’ils ne le servent, si on considère que celui-ci a besoin réellement d’être soutenu coûte que coûte, ce qui reste à démontrer. Entre, donc, ceux qui éclaircissent parce que cela fait partie de leurs traditions et ceux qui assombrissent en permanence car ils sont en permanence dans l’opposition, étant impossible pour les premiers de dire que cela va mal sans remettre en cause leur parrainage et pour les seconds de dire que cela va bien sans se remettre en cause en terme d’opposition, il y a la grande difficulté pour les populations à faire le tri entre ce qui se dit pour comprendre le présent et lire l’avenir. La vérité est alors difficilement approchable. L’opposition est dans son rôle quand, pour elle, la sortie de crise se conjugue par la négation, mais on a vu des opposants changer de discours quand ils sont intégrés au pouvoir et rechanger à nouveau de discours quand ils retournent à l’opposition. Si les «politiques» en sont ainsi à osciller, qu’en serait-il des populations qui les observent, d’autant qu’il n’y a pas trop de place pour ceux qui voudraient investir dans les équidistances? Qui peut réellement dresser la configuration exacte des influences en absence d’instruments d’évaluation ?


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