Le sens d’une révision de la Constitution
Une constitution voulue, élaborée et présentée en public, par le biais de fuites organisées, voilà qui apparaît comme inhabituel aux yeux de l’opinion publique et des observateurs. Normalement, seul le président de la République peut décider d’une révision de la Constitution. Mais, compte-tenu du fait que Bouteflika porte les deux casquettes, celle de président de la République et celle de président du FLN, même si c’est à titre honorifique, il peut être, à tout le moins, admis que le FLN a sous-traité au profit du président et que Belkhadem pouvait être perçu comme mandaté par le président pour initier une telle constitution.
Que le président désire une révision de la Constitution, voilà qui n’est pas nouveau puisqu’il a déjà eu à s’exprimer à ce sujet, en disant que celle-là, c’est-à-dire celle en vigueur, ne lui convient pas du tout. Il avait dit ne pas comprendre que le gouvernement, qui applique le programme présidentiel, soit responsable devant le Parlement et non pas seulement devant lui. Ce point particulier a été le plus important, celui qui a déterminé l’appréciation qu’il a faite de la Constitution. Mais, jamais le président n’avait fait savoir que la révision constitutionnelle allait être à l’ordre du jour durant son deuxième mandat. Belkhadem, va-t-il forcer la main au président de la République? A-t-il sous-traité en faveur de ce dernier? En a-t-il pris l’initiative pour prendre une longueur d’avance sur ses deux alliés?
La révision présentée par le FLN va dans le sens de confier tous les pouvoirs au président, et de donner l’occasion à ce dernier d’être président à vie par la suppression de la disposition qui limite à deux le nombre de mandats du président. En désignant un vice-président, le président fait régresser le président du Sénat du rang du deuxième homme du pays à un rang non quantifié. Ce dernier ne pourra plus jamais assurer l’intérim du président en cas de démission ou de décès, et il appartiendra au vice-président d’achever ce qui reste à courir du mandat présidentiel et organiser, lui-même, l’élection présidentielle sans qu’il y participe comme candidat.
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Posté Le : 19/06/2006
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com