Un espace de défense vulnérable
La sécurité intérieure dans les pays arabes ne peut être que régressive car il ne suffit pas de multiplier à l’excès les effectifs de sécurité pour faire croire qu’ils auront ainsi à en finir avec la violence dite terroriste ou avec leurs oppositions internes.
Ce n’est pas la première fois que, par exemple, l’Egypte, la Jordanie, l’Arabie Saoudite et même notre pays furent frappés, et nous souhaitons quand même que ce sera la dernière fois. Mais, à chaque fois que l’on fait ce vœu, il en vient encore d’autres frappes. Les instruments de mesure du progrès sécuritaire ne sont donc pas les évaluations de la durée des accalmies, mais devraient se confondre avec les progrès réalisés sur le plan de la cohésion nationale, car tant que demeurent la fermeture du champ politique, l’inexistence d’un consensus le plus large possible et l’intention de rétablir une monarchie présidentielle (ou une dynastie), les espaces de défense des pays arabes seront toujours vulnérables.Comment renouer avec une quiétude durable? A l’évidence, les solutions présentées et adoptées n’ont pas donné leurs fruits et elles continuent à s’appliquer malgré que les résultats les aient invalidées. L’Egypte tout comme l’Arabie Saoudite et d’autres pays arabes ont eu tout le temps à sous-estimer les menaces, intérieures bien sûr, et sont plus à l’aise quand il s’agit de pourfendre un ennemi extérieur, surtout quand ce dernier se présente sous la forme d’une organisation non étatique.
L’Egypte, suivie pratiquement par l’ensemble des pays arabes, on s’en souvient, avait rejeté le plan américain du GMO, non pas parce cela caractériserait une forme d’ingérence extérieure, mais bien parce qu’il charrierait avec lui la même menace terroriste que celle survenue en Algérie.
Mais le problème est que les pays arabes font face à la violence sans entrer dans la démocratie. En entrant dans la démocratie, ils pourront au moins initier un débat qui pourrait créer un vaste consensus contre la violence et susciter éventuellement une vaste mobilisation, et, pourquoi pas, un engagement des populations à participer directement à la traque contre les tenants de la violence.
Il est cependant bien évident qu’au regard de l’impossibilité d’éradiquer la violence, il y a la tendance à faire accréditer la thèse que la voie choisie par les pays arabes, et qui s’avère impuissante à sécuriser en tout temps et en tout lieu leur territoire, ne devrait sûrement pas être la meilleure, compte tenu de la stratégie adoptée par les groupes armés.
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Posté Le : 04/06/2006
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com