Algérie

Comment se retirer sans se déjuger ?



Bush consulte pour trouver une sortie du bourbier irakien Le président George W. Bush a entamé, hier, de nouvelles consultations sur l’Irak pour trouver une porte de sortie aux Etats-Unis dans une guerre ayant tué plus de 2.800 militaires américains, et qui pourraient se traduire par une ouverture vers l’Iran et la Syrie. Affaibli par la conquête démocrate du Congrès, George W. Bush a promis de travailler de concert avec l’opposition sur tous les grands sujets, sans renier ses principes. Pour l’Irak, le retrait des 150.000 militaires américains qui y ont été déployés ne pourra se faire qu’»avec la victoire», a-t-il souligné. Dimanche, le démocrate Carl Levin, appelé à devenir en janvier président de la commission des Forces armées du Sénat, a affirmé vouloir voir les Etats-Unis entamer un début de retrait militaire d’Irak dans les 4 à 6 mois. «Nous avons besoin d’entamer une phase de redéploiement des forces d’Irak dans les 4 à 6 mois», a-t-il dit à la chaîne de télévision ABC. Le même jour, plus d’une cinquantaine d’Irakiens ont été tués dans des attentats à Baghdad, illustrant l’absence de contrôle dans ce pays de la coalition multinationale dirigée par les Etats-Unis et censée y garantir la sécurité. En quête de solutions, le président américain devait recevoir hier à la Maison- Blanche le Groupe d’études sur l’Irak, formé sur l’initiative du Congrès et conduit par l’ancien secrétaire d’Etat James Baker et l’ancien parlementaire démocrate Lee Hamilton. Ce Groupe, qui devrait publier ses conclusions dans les prochains mois, pourrait proposer un retrait graduel d’Irak et l’ouverture de discussions avec la Syrie et l’Iran, les deux voisins et les deux bêtes noires des Etats-Unis dans la région, pour aider à restaurer la stabilité.Selon des médias britanniques, George W. Bush a eu vendredi avec le Premier ministre britannique Tony Blair, son principal allié dans la guerre en Irak, une longue conversation téléphonique sur les changements à apporter à la stratégie de la coalition dans ce pays. Tony Blair, qui s’entretiendra aujourd’hui par vidéo-conférence avec les membres du Groupe d’études sur l’Irak, aurait fait pression sur le président américain pour intégrer la Syrie et l’Iran aux efforts de paix, selon les mêmes médias. Au Pentagone, le chef d’état-major interarmées, le général Peter Pace, a indiqué en début de semaine, sans autre détail, que l’armée américaine étudiait un changement de cap en Irak, au lendemain de l’éviction du secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld. Selon un responsable du Pentagone, parlant sous couvert de l’anonymat, le général Pace a mis en place au sein de l’état-major un groupe de travail comprenant des stratèges ayant une expérience récente de l’Irak, chargés de fournir de nouvelles idées. Après la «raclée» subie mardi dernier, lors d’élections parlementaires, selon son propre terme, George W. Bush avait annoncé dès le lendemain le remplacement de Donald Rumsfeld par un ancien patron de la CIA réputé pragmatique, Robert Gates. Critique de la conduite de la guerre, M. Gates a travaillé avec le Groupe d’études sur l’Irak. L’influent sénateur républicain John McCain a réaffirmé avant-hier son opposition à tout retrait prématuré des troupes. «Je pense qu’un retrait ou que la fixation d’une date de retrait mènerait au chaos dans la région», a-t-il dit sur NBC. «Il y a beaucoup de choses que l’on peut faire pour sauver la situation mais elles requièrent toutes la présence de plus de troupes», a-t-il ajouté. A en croire un ex-proche de Donald Rumsfeld, Kenneth Adelman, cité dans l’hebdomadaire ‘New Yorker’, le patron déchu du Pentagone était ces derniers mois en complet déni de la réalité tragique en Irak, refusant de la voir en face. «Je lui ai dit que nous étions en train de perdre la guerre» et «il a coupé court à la conversation», a rapporté Kenneth Adelman.


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