« A mon arrivée à la tête de cet établissement, il y a une année, une
totale anarchie régnait, au point où des personnes n'ouvrant pas droit à un
séjour venaient quotidiennement passer la nuit et repartir le lendemain travailler
à Oran». Cette déclaration émanant de l'actuel directeur de la structure
renseigne à tel point les appréhensions affichées par les SDF ramassés et
placés dans ce centre sur l'insécurité qui a de tous temps régné, au point où
les légitimes pensionnaires ont préféré fuguer et retourner dans la rue. Pour
l'heure, l'actuel directeur estime qu'il a rectifié le tir à hauteur de 80% en
matière d'application des textes régissant l'établissement, rappelant que Diar Rahma est un centre de
transit pour une période n'excédant pas les 6 mois sauf pour des exceptions
nécessitant un prolongement de séjour sur avis du conseil médico-psychologique.
Le nombre de pensionnaires enregistrés hier a été estimé à 132 dont l'âge varie
entre 0 et 82 ans et parmi lesquels on compte 47 femmes, dont des mères
célibataires. Ces personnes en détresse proviennent, selon notre source, de
toutes les wilayas du pays et ont été ramenées à l'issue d'opérations de
ramassage effectuées par plusieurs services de l'action sociale. Selon le même
responsable, les capacités d'accueil du centre s'avèrent encore une fois
insuffisantes étant donné que les autres wilayas n'arrivent plus à retenir les
citoyens «aptes» à devenir SDF ou mendiants. Ceci s'expliquerait par le fait
que c'est toujours la grande ville qui attire le plus de personnes pour les
opportunités de travail qui sont offertes. Cette hypothèse demeure plausible, même
si elle n'est pas la seule explication à cette dérive au niveau de ces
établissements d'assistance sinon comment expliquer que des malades mentaux y
ont séjourné, alors que le règlement l'interdit, du fait que le centre ne
dispose pas de personnel spécialisé. Mais, le sommet de l'aberration est quand
le premier responsable révèle qu'à son arrivée au centre des maçons prenaient
place chaque nuit. Concernant les mendiants, notre interlocuteur fait remarquer
qu'il s'agit de la catégorie de pensionnaires la plus difficile à gérer étant
donné que la loi interdit de les maintenir de force dans l'établissement et
qu'au passage ce dernier ne peut nullement leur garantir 3.000 DA ou plus de
recette qu'ils se font par jour, surtout durant le Ramadhan. Concernant la réinsertion des pensionnaires, qui
demeure l'objectif recherché dès le départ, notre interlocuteur a précisé
qu'elle s'effectue à deux niveaux, à savoir la formation professionnelle et le
milieu familial comme cette jeune femme, ancienne pensionnaire qui vient de se
marier.
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Posté Le : 10/08/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C
Source : www.lequotidien-oran.com